Le manque de céréales pourrait se faire sentir dans les prochaines années. Comment produire plus sans chimie, dans un climat changeant ? Bruno Parmentier, consultant spécialisé, mise sur la science. L’augmentation du prix du blé touche plus durement les pays du Sud, à faible revenu, pour deux raisons : leur population consomme plus de féculents et l’alimentation constitue une part plus importante de leurs dépenses. Dans la plupart des pays africains, les dépenses alimentaires représentent plus de 40 % du budget des ménages. Elles sont de 25 % dans des pays intermédiaires (en revenu), comme la Chine ou la Russie. « En France, l’alimentation représente 14 % du budget, deux fois plus qu’aux États-Unis (6,4 %) », précise Bruno Parmentier, intervenant à l’assemblée générale de la FDSEA 56. Lutter contre le gaspillage La population mondiale augmente de 200 000 habitants chaque jour. De plus en plus riches, les humains mangent plus de viande. « Quand un végétarien (2 milliards sur la planète, par choix ou contraints) consomme 200 kg de céréales par an, un ‘viandard’ consomme l’équivalent de 800 kg ». Alors comment faire pour nourrir le monde et assurer la paix ? « Manger moins de viande et réduire le gaspillage », répond l’ingénieur. « Près d’un tiers de la production mondiale est jeté. Dans les pays riches, la pêche rejette beaucoup de poissons, les gens gaspillent à domicile, au restaurant. L’industrie et la distribution ne sont pas en reste. Dans les pays pauvres, les récoltes n’atteignent pas le marché ». Faute de moyens de stockage à énergie solaire, de routes en bon état, de voies de chemin de fer, malgré des décennies d’aides au développement… La production agricole repose sur un petit nombre de plantes : le riz, le blé, le maïs, le soja et la pomme de terre. Une plus grande variété assurerait la stabilité de la production alimentaire de beaucoup de régions. 10 % de la…

---