Les tarifs des cantines scolaires applicables à la rentrée de septembre ont été à l’ordre du jour de nombreux conseils municipaux en début d’été. Pour les élus, l’équation n’est pas simple. Ils doivent jongler avec l’augmentation du prix des matières premières alimentaires, l’obligation de servir 50 % de produits de qualité et durables, dont au moins 20 % de produits biologiques – sans oublier l’obligation de proposer un repas végétarien hebdomadaire –. Certaines communes ont présenté des hausses de 50 % du coût du repas. L’augmentation du prix des denrées agricoles n’explique que partiellement cette évolution qui intègre aussi la flambée du prix de l’énergie, les contraintes sanitaires de plus en plus draconiennes, etc. Dans ce contexte, le poste cantine scolaire pèse de plus en plus dans le budget des communes. Car, pas question de répercuter intégralement cette charge supplémentaire aux familles s’accordent la majorité des élus qui doivent veiller à ce que la cantine ne soit pas un lieu de discrimination sociale. Entre les familles qui ne paient rien, celles qui bénéficient du tarif à 1 € ou d’un abattement en fonction du quotient familial, le reste à charge moyen pour les familles atteint généralement 1/3 du prix réel du repas, les collectivités assumant les 2/3 restants. S’il est noble pour un pays comme la France de faire en sorte que les enfants et adolescents aient tous les mêmes droits de manger un repas équilibré par jour quel que soit le niveau de ressources de leur famille, cette « pratique d’ajustement », comme on dit pudiquement, participe-t-elle pleinement à éduquer la population au fait que la nourriture a une valeur ? Et que l’alimentation a un prix : celui qui permet de rémunérer dignement les agriculteurs….
La cantine