Baisse des antibiotiques, impact de la rhizosphère, jeu sur la transition agroécologique sont des sujets qui occupent les partenaires réunis dans la chaire Agriculture écologiquement intensive (AEI).
« Baisse des importations de soja, production de protéines sur les fermes, évolution des rotations, désherbage mécanique, outils d’aide à la décision pour réduire les produits phytosanitaires… Beaucoup d’agriculteurs ont déjà embarqué pour l’agroécologie. Notre objectif est d’emmener tout le monde », a déclaré Jean-François Appriou, administrateur Eureden, à l’occasion des Rencontres agroécologiques du Grand Ouest organisées par la chaire AEI le 29 juin à Rennes.
Cette chaire regroupe Eureden, Agrial, Terrena, l’Institut Agro Rennes-Angers, l’École supérieure d’agriculture d’Angers, Inrae et Oniris. Son objectif est d’acquérir des connaissances permettant l’évolution des systèmes vers une agriculture à la fois productive et respectueuse de l’environnement.
Outil d’aide à la décision en lait
Une des thématiques concerne la réduction des antibiotiques en élevage. « Notre projet a permis de mettre en évidence via une enquête les freins au traitement sélectif au tarissement (TST) et les motivations (économies, antibiorésistance…) », explique Vanessa Lollivier de l’Institut Agro Rennes Angers. « Nous avons ensuite conçu une démarche d’accompagnement des éleveurs dans la mise en place du TST basée sur l’évaluation de facteurs de risques de non-guérison et de nouvelles infections. Aujourd’hui, l’outil est décliné dans les coopératives. La clef pour démocratiser le TST est la communication entre éleveurs convaincus et leurs pairs. »
Une réduction de l’usage des antibiotiques est aussi travaillée sur les dindes de chair en lien avec Eureden. « Aux Pays-Bas, une partie de la volaille est élevée avec des croissances intermédiaires et une densité plus faible, à destination du marché des GMS. Les antibiotiques ont été fortement réduits sur cette production », souligne Jeanne Platz, du cabinet de conseil BiodiVeto.
Des pistes autour des racines
Autre sujet de recherche au sein de la chaire : l’impact du fonctionnement de la rhizosphère (compartiment particulier du sol avec lequel les plantes interagissent) sur la productivité des cultures. Cette partie du sol de quelques millimètres joue un rôle sur l’adaptation et la défense des plantes. « L’objectif serait de développer à terme un indicateur pertinent du fonctionnement de la rhizosphère et d’évaluer l’effet des pratiques agricoles telles que les rotations ou le travail du sol », soulignent les acteurs du projet.