Si les vaches hautes productives semblent moins fertiles, le Belge Geert Opsomer estime que c’est d’abord de l’implication de l’éleveur que dépend la capacité reproductive du troupeau. Comme en France, en Belgique, on compte de moins en moins d’exploitations laitières (10 102 en 2018 contre 12 056 en 2009), mais de plus en plus de vaches par atelier, rapporte Geert Opsomer, vétérinaire spécialisé en gestion de la santé bovine à l’Université de Ghent. « La production de lait par animal a également énormément augmenté : de 7 940 L en 2006 à 9 305 L en 2020 chez nous. Les vaches sont capables de produire beaucoup, elles ont cela dans leurs gènes, à condition de se trouver dans de bonnes conditions. » « L’hypofertilité n’est pas une fatalité » Aujourd’hui, une vache haute productrice produit 60 kg lait/ jour ou plus en début de lactation, soit plus ou moins 7 kg de matière utile, rappelle le spécialiste. À ce niveau, doit-elle encore vêler une fois par an ? « Chez la vache, une bonne fécondité est le moteur de la production : contrairement à la chèvre, elle a besoin d’un intervalle vêlage – vêlage relativement réduit pour être productive. » Rappelant les études montrant qu’après 200 jours en lactation, l’efficience alimentaire (quantité de lait produit par kg de MS ingérée) chute fortement, le spécialiste explique qu’il faut un IVV le plus petit possible pour optimiser à la fois la production de lait et la rentabilité pour l’éleveur. Ces dernières décennies, les chiffres montrent qu’au fur et à mesure que la productivité laitière des vaches a augmenté, la fertilité s’est dégradée. « Mais ce n’est pas une fatalité car l’hypofertilité est une maladie multifactorielle », explique Geert Opsomer qui illustre la complexité de l’équation dans une question : Qui (le taureau, l’inséminateur) met quoi (qualité de la semence) où (santé utérine et fonctionnement ovarien de la vache)…
Le facteur humain est le premier levier de maîtrise de la reproduction