Chez Thomas Le Bris, les bandes fleuries et les nichoirs disposés aux bons endroits attirent les insectes auxiliaires et les rapaces gourmands de rongeurs. Les cultures de légumes sont ainsi mieux protégées.
La chasse aux campagnols et autres rongeurs est lancée sur la ferme de Thomas Le Bris, éleveur de vaches laitières et producteur de légumes de transformation à Bannalec (29). Sur ses terres, des nichoirs ont été placés à des endroits stratégiques pour réguler les populations de petits mammifères et réduire les dégâts sur les cultures. Des bandes fleuries garnissent une partie des bords de champs, toujours dans cette optique de favoriser une lutte naturelle contre les insectes nuisibles. L’agriculteur a bénéficié d’un appui technique de la Fredon Bretagne, grâce au projet « Des fleurs et des ailes » (voir encadré) qui a pris en charge le coup des semences et des nichoirs à rapaces.
3 rapaces font le travail
En amont de ce dispositif, un diagnostic établi par l’organisme breton de lutte contre les nuisibles. Cette visite permet de visualiser les besoins mais surtout de repérer les bons emplacements pour les nichoirs ainsi que les bonnes espèces à attirer. Trois oiseaux retiennent l’attention, de Gaëtan Tadier, technicien à la Fredon Bretagne. « La chouette hulotte, la chouette effraie et le faucon crécerelle sont les principales espèces intéressantes ». Les chouettes effraies se plaisent dans le site même de l’exploitation, elles sont efficaces « pour déranger les pigeons, chasser les rongeurs. Si les proies sont suffisantes, elles peuvent réaliser 2 nichées par an. L’espèce est en régression mais il y a encore de belles populations, grâce aux vieux bâtiments agricoles qui sont des îlots de biodiversité. Parfois, on peut composer avec l’existant ».
Si la chouette hulotte demande des nichoirs bien cachés et dans la pénombre, ce n’est pas le cas du faucon crécerelle, qui niche en hauteur à 8 m, dans un lieu dégagé comme un poteau ou un arbre isolé au milieu d’un champ. Gaëtan Tadier aime à rappeler que l’activité agricole favorise la présence de ces rapaces. « Il faut des prairies pâturées ou fauchées pour attirer ces oiseaux ».
Retisser du lien
Sur le volet bandes fleuries et en plus des bénéfices rendus par la nature, le technicien salue la réaction d’apiculteurs proches des endroits semés. « Ils y déplacent leurs ruches. C’est aussi un moyen de recréer du lien ». Ce lien, des élèves sont aussi venus l’entretenir, lors d’une journée de visite des champs et en étudiant des pelotes de réjections, ainsi qu’en observant des insectes des talus.