Les conditions actuelles très sèches en pleine floraison pénalisent localement le développement et donc le potentiel mis en place. Les premiers ensilages sont prévus vers le 10 août.
La majorité des semis de maïs s’est déroulé entre fin avril et début mai. Avec des températures excédentaires depuis le début du cycle, pour un semis du 25 avril à Ploërmel (56), le cumul de températures est excédentaire de 145 °C base 6. À cette date, la campagne 2022, ressemble à celle de 2018. On enregistre un déficit de pluie de 60 mm sur cette même période par rapport à la médiane. La pluie a été très contrastée depuis les semis, avec un mois de mai sec et un mois de juin pluvieux qui a permis un bon développement végétatif des maïs jusqu’à début juillet.
Impact sur la fécondation
Les températures supérieures à 36 °C vécues en Bretagne les jours derniers peuvent pénaliser la viabilité du pollen, mais aussi les ovules et tubes polliniques. Il est à noter toutefois que l’émission de pollen a lieu sur une dizaine de jours avec un pic d’émission en fin de matinée en dehors des heures les plus chaudes. D’autre part, la quantité de pollen émis par les maïs hybrides est très élevée par rapport au nombre d’ovules à féconder. Les cas d’absence de fécondation totale sont rares.
Si l’ensemble de la Bretagne a vécu un pic de chaleur le 18 juillet avec une température maximale au-dessus de 36 °C, ce sont les secteurs du sud Ille-et-Vilaine et l’est du Morbihan qui ont cumulé 2 à 3 jours de fortes chaleurs. Dans ces secteurs, il n’est pas impossible que sur des maïs en pleine émission de pollen des problèmes de fécondation ait lieu, conséquence visible après le Slag (stade limite d’avortement des grains 15-20 j après floraison femelle) . « En situation critique dans le Sud-Est 56, même s’il y a parfois des gabarits corrects, le gros stress hydrique et thermique juste avant et pendant la floraison a bel et bien perturbé la fécondation : des soies sont bloquées ou à peine visibles : des épis sont très partiellement fécondés, voire pas du tout. Dans ces situations, avec à peine 4-5 feuilles vertes, et très peu de grains à attendre, on est dans le cas de figure où on recommande d’ensiler sans attendre », note Michel Moquet, ingénieur régional à Arvalis.
Des ensilages à partir du 10 août