Fin juin, Anne Trombini, directrice de l’association Pour une agriculture du vivant, était à Brest pour un échange avec le Crédit Mutuel de Bretagne. Interview express. Qu’est-ce que Pour une agriculture du vivant ? Nous sommes un mouvement qui s’est constitué en association loi 1901, en 2018. Notre mission est d’accélérer la transition alimentaire et agricole en structurant des filières de produits agroécologiques. Avec un parti pris : celui de créer le dialogue à travers une structure inclusive où toutes les parties prenantes sont représentées. Nous nous appuyons sur quatre grands leviers : le développement agronomique vers les sols vivants, la coopération et la structuration de filières agroécologiques, la pédagogie autour des enjeux du vivant et le financement de la transition. Convaincus qu’il ne pourra y avoir de transition agricole sans transition du modèle économique, nous avons souhaité associer l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur. L’heure de l’agroécologie est-elle venue ? C’est un sujet qui prend de plus en plus de place. Les pertes de rendement constatées sur les exploitations, la crise Covid qui rappelle l’importance du lien entre l’agriculture et la société, la guerre en Ukraine qui remet sur le devant de la scène la question de la souveraineté alimentaire… Ce sont autant d’éléments déterminants en faveur de la prise de conscience. Nous sommes prêts pour cette transition. Maintenant, il faut avancer. Et nous parions sur le collectif pour faire sauter les verrous. L’agriculture doit se réinventer. Après la mécanisation et la généralisation de l’emploi des phytosanitaires, le moment est venu pour une troisième révolution agricole et le retour à une forme de bon sens dans la production. Il faut sortir de la standardisation, retrouver un ancrage territorial et valoriser les savoir-faire locaux des agriculteurs. Comment se situe la Bretagne dans cette perspective ? C’est une région avec des atouts phénoménaux. Il…
Pour une troisième révolution agricole