L’association PH 56 a donné rendez-vous à ses adhérents chez Suzanne et Rolland Villiger à Gueltas. Un élevage à la conduite originale – zéro ensilage de maïs, bâtiment multi-dômes, litière sur copeaux de bois – pour nourrir la réflexion des visiteurs.
Le syndicat de race Prim’Holstein du Morbihan a tenu son assemblée générale, mardi 5 juillet, au Gaec de Goirbal à Gueltas. En après-midi, les associés d’origine suisse, Suzanne et Rolland Villiger ont fait découvrir leur élevage aux participants. Lui s’est installé en 2014 en reprenant un élevage géré par deux frères (80 ha, 480 000 L de lait). Après un BPREA à Créden, son épouse l’a rejoint en 2016 en apportant 40 ha. La référence laitière a alors augmenté sensiblement. « Le bâtiment historique était fait pour conduire 65 vaches. Nous avons donc fait construire la stabulation actuelle et robotisé la traite. » Depuis décembre 2017, le troupeau est désormais logé dans une enceinte multi-dômes lumineuse de 4 400 m2, sur litière compostée à base de copeaux de bois. Les 90 vaches en production sont traites par deux stalles de robot dans un bâtiment. Le Gaec livre actuellement 1,3 million de litres. « Aujourd’hui, il y a 40 % de temps libre sur nos stalles. L’objectif est de produire 1,8 million de litres dans ce bâtiment. »
[caption id= »attachment_68953″ align= »aligncenter » width= »720″] Suzanne Villiger, Olivia Jegouzo et Virginie Jounot, nouvelles administratrices de Prim’Holstein Morbihan[/caption]
Zéro maïs ensilage
Selon les années, l’assolement des 125 ha de SAU se partage ainsi : 40 à 50 ha de prairies de fauche implantées pour 3 ans, 35 à 40 ha de maïs et 35 à 40 ha de cultures de vente (blé et colza). Originalité de la conduite : la ration ne contient pas de maïs ensilage pour un niveau de production élevé à 43 kg de lait/vache/jour pour des taux de 32,7 de TP et 41 de TB… Les associés sont particulièrement vigilants sur la qualité de l’herbe. Les prairies sont implantées en dactyle-luzerne-trèfle violet et un peu de fétuque. « Je fauche le matin. Le lendemain nous ramassons », explique Rolland Villiger. Le silo est débaché à chaque coupe. « Chaque autochargeuse est soigneusement étalée sur toute la longueur du silo pour assurer un fourrage qui garde autant que possible la même valeur au fil de l’avancement. » Ces très fines couches déchargées facilitent aussi le tassage d’un fourrage brins longs récolté à 45 %.
Pour viser des ensilages à 1 UF / kg de MS et 17 ou 18 % de MAT, les coupes interviennent tous les 4 ou 5 semaines. « Fin mai, début juin, il faut être prêt. Cela se joue à 3 jours près. »
Vers un essai de blé hydrolysé
Au Gaec, on n’ensile plus le maïs depuis 2015. Après des essais en maïs grain humide (chute de TB en été), il est désormais valorisé sous forme de maïs grain en cherchant à le broyer le plus fin possible. Cette année, du blé de la ferme va être stocké pour mener un essai de céréales hydrolysées (réaction avec de l’urée et des enzymes) avec la société Vitalac. « Le blé dont le pH augmente de 6 à plus de 8,5 n’est plus acidogène. Cela a un effet conservateur et rapporte 5 à 6 de MAT par rapport à un blé classique. Nous pensons en apporter ensuite 3 kg par vache par jour dans le mélange. » À suivre.