La capacité de la France à exporter n’est pas toujours comprise. L’interprofession Intercéréales revient sur les enjeux liés à cette activité.
Sur les 2,8 Md de tonnes de céréales produites dans le monde en 2021-2022, le blé arrive en tête avec 781 Mt. « Cette production mondiale ne cesse d’augmenter, répondant difficilement à l’augmentation tendancielle de la consommation et à la constitution des stocks, indispensable pour faire face aux variations annuelles de la production. Ces stocks ne représentent que 600 Mt soit l’équivalent de 100 jours de consommation… », introduit Anne-Laure Paumier, directrice du département Relations internationales d’Intercéréales. 200 Mt de blé (1/4 de la production mondiale) entrent ainsi dans les échanges internationaux. « Au regard des enjeux de l’alimentation de la population mondiale : le défi est bien de produire partout où cela est possible. »
Près de 50 % de blé exporté en France
En France, environ 1 tonne sur 2 des céréales produites est exportée (24,6 Mt exportées en 2020/2021 sur les 57,6 MT en 2020), auxquelles s’ajoutent les produits céréaliers issus de la première transformation comme le malt, l’amidon, la farine (4,9 Mt)… Cette capacité de la filière française à exporter, au-delà des bénéfices économiques qu’elle apporte à nos territoires, permet de répondre aux besoins de nombreux pays qui ne sont pas autosuffisants. En effet, face à cette demande, la France a un rôle à jouer, en s’appuyant sur ces atouts géographiques, sur la proximité du bassin méditerranéen de consommation, sur l’infrastructure portuaire disponible, sur ces liens politiques et historiques… « Et parmi les atouts qui permettent à la France d’être présente tous les ans auprès de ses clients à l’export, sans en manquer sur le territoire, il faut noter le savoir-faire technique et les performances, avec un potentiel de production plutôt régulier et des rendements en blé par exemple à 71 q/ha en moyenne quand la Russie atteint 30 q/ha ou les USA 32 q/ha », analyse l’experte.
Impact sur les territoires
« Outre les bénéfices pour les territoires (production agricole, services, activité de transformation et valorisation), il faut maintenir notre capacité à exporter des céréales. Cela garantit l’approvisionnement pour un secteur industriel national qui crée de la valeur, permettant au secteur de se positionner à la 4e position de la balance commerciale française », ajoute-t-elle.