Un sol cultivé fertile est un sol dont l’activité biologique est à son optimum : température, air et eau, matière organique et pH. Ces différents éléments peuvent être observés au champ.
« Le Massif armoricain ne comporte pas de vraies argiles, mais plutôt des limons inférieurs à 2 microns », introduit Robin Guilhou, conseiller agronomie indépendant en agriculture biologique. En Bretagne, le sol ne possède donc pas de complexe argilo-humique. C’est l’activité biologique du sol qui va créer les colles nécessaires à la fixation de la matière organique à la matière minérale. Le développement de cette activité biologique dépend de quatre facteurs qui peuvent être évalués au champ avec la méthode Hérody.
La température
La plage optimale de température pour les microorganismes du sol se situe entre 5 et 8 °C. Afin de protéger les sols des températures extrêmes, il est possible d’agir sur leur couverture (couverts, mulchs, paillage) ou encore sur la présence de haies autour des parcelles.
L’air et l’eau
La circulation de l’air et de l’eau dans un sol est grandement liée à sa porosité. Une bonne porosité s’observe à l’œil nu et se caractérise notamment par la présence de galeries de vers de terre et de racines dans les mottes. La friabilité de ces dernières est aussi un bon indicateur. Une motte tassée s’émiettera plus difficilement à la main. Dans un sol compacté, l’eau ne s’infiltre pas, les échanges gazeux peinent à se faire et le développement des racines est limité. La porosité peut se construire par le travail du sol ou par l’implantation de couverts végétaux.
La nourriture
Pour se développer, les microorganismes du sol ont besoin d’énergie et d’azote. La première est issue de la décomposition des matières organiques (MO) qui mène à la synthèse de sucres. Le second provient de la minéralisation des MO ou de la fixation symbiotique des légumineuses. L’apport de MO est à piloter en fonction de la capacité de l’activité microbienne à la décomposer. « Pour valoriser le potentiel du sol, il est préférable d’apporter du carbone facilement assimilable comme des couverts tendres ou des fumiers compostés », explique Robin Guilhou.
Les bases alcalino-terreuses
Les organismes vivants (plantes et mircroorganismes) produisent des acides. En trop grande quantité, ils peuvent dégrader la structure du sol. De plus, en Bretagne, le sous-sol est globalement acide. L’apport de bases (calcium et magnésium) doit alors être apporté en conséquence. Sur le terrain, le test à l’acide chlorhydrique est simple à mettre en place. En cas de présence de calcaire dans le sol, une effervescence se produit. Dans le cas inverse, comme souvent sur le territoire breton, il est impératif de chauler. « Dans l’idéal, il est plus intéressant d’apporter cet amendement sous forme grossière », précise Robin Guilhou.