La robustesse du colza joue grandement sur sa capacité à lutter contre les insectes d’automne mais aussi contre les éventuels stress environnementaux. L’implantation de la culture est l’étape clé qui permettra au colza d’exprimer son plein potentiel de rendement.
« Une levée précoce permet d’éviter les pressions des insectes d’automne », introduit Stéphane Cadoux, chargé d’études chez Terres Inovia. L’institut technique a en effet montré des différences significatives entre des colzas semés avant le 26 août et d’autres semés après le 10 septembre. Sur les 323 parcelles suivies, les colzas semés le plus tôt comptent environ trois fois moins de dégâts préjudiciables causés par des altises adultes.
Une croissance dynamique
« En moyenne, le pic de vol des altises se situe autour du 25 septembre. L’objectif est donc d’avoir un colza au stade 4 feuilles avant le 20 septembre. Cela signifie une levée avant le 31 août ».
Outre l’implantation, il est nécessaire que le colza ait une croissance dynamique et continue pendant l’automne. L’objectif est d’obtenir 1,5 kg de biomasse/m2 en entrée hiver. « Toutefois, cet indicateur n’est pas suffisant », prévient Stéphane Cadoux. « Il faut également prendre en compte la biomasse des pieds de colza, mesurée en g/plante ». Terres Inovia conseille alors d’atteindre un objectif de 60 g/plante en entrée hiver. « Un colza robuste exprimera son plein potentiel de rendement et nécessitera moins d’intrants, notamment les insecticides ».
Anticiper l’implantation
« La préparation du sol avant les semis de colza est très importante », annonce Michael Geloen, ingénieur développement chez Terres Inovia. « L’idéal est d’avoir un enracinement sur les 20 premiers cm ». L’expert conseille de réfléchir à sa stratégie d’implantation du colza dès le printemps. Il encourage alors à observer son sol grâce à des tests bêche ou des profils 3D. Rapides à mettre en œuvre, ils permettent de juger la structure du sol et d’adapter sa stratégie. « Si un passage d’outil est nécessaire, celui-ci est à réaliser au plus près de la récolte du précédent pour avoir une période de ré-humectation la plus longue possible », explique Michael Geloen. En cas de semis direct, la gestion des pailles doit être bien maîtrisée afin notamment d’éviter les gênes à la levée et le mauvais positionnement de la graine dans le sillon.