« Aujourd’hui, 100 % des éleveurs laitiers devraient adhérer à une OP pour pouvoir mieux maîtriser leur marché », estime Fabrice Guérin, président de l’AOP Poplait. En production laitière, la mise en marché est enmarquée par l’histoire. De 1984 à 2015, les volumes ont été contingentés par le régime européen des quotas. « La filière a du mal à réformer une organisation par laiterie qui a duré trente ans », souligne Fabrice Guérin, président de l’AOP (Association d’organisations de producteurs) Poplait qui représente aujourd’hui 5 000 producteurs membres de 9 OP de Bretagne, Pays de la Loire et Normandie. Appuyer davantage les OP Selon lui, les éleveurs doivent prendre la main sur leur production pour pouvoir mieux la valoriser. « Cela passe par l’organisation en OP. 100 % des éleveurs devraient adhérer au moins à l’une d’elles. Elles sont d’ailleurs favorisées par la Pac. » Ayant 10 ans pour les plus anciennes, les OP ont parfois encore du mal à rassembler l’ensemble des producteurs de leur secteur, les laiteries n’étant pas toujours favorables à leur existence. « Globalement, la profession agricole ne les appuie pas non plus suffisamment », pense Fabrice Guérin. Dans le Grand Ouest, on estime qu’il reste entre 20 et 30 % des producteurs qui sont en contrat direct avec leur laiterie. « Besoin de se professionnaliser » L’intérêt de cette structuration est avant tout de pouvoir « défendre les producteurs et de négocier un prix du lait correspondant au marché. » « Avoir une lecture fine des volumes collectés et prévus est une première étape. Pour le moment, nous avons des difficultés à obtenir ces données avec réactivité. » Par ailleurs, les OP doivent encore « se professionnaliser, il faut avancer par étapes. » L’organisation en association d’OP permet « d’avoir un regard plus large sur la production et de mutualiser les moyens humains et techniques », ajoute le président. « Nous ne…
« S’émanciper des laiteries »