Marc Kéranguéven rappelle l’intérêt du marché au cadran en production légumière. Chaque jour, l’outil lancé il y a plus de 60 ans fixe le prix d’un millier de lots, en 2 heures. Il est parfois bon de se rappeler certaines parties de l’histoire pour comprendre l’importance des outils toujours utilisés aujourd’hui. La cotation des légumes au cadran est sans doute un des meilleurs exemples. Il faut remonter dans les années 60, sur la place de l’Évêché de Saint-Pol-de-Léon (29), et imaginer des négociants qui faisaient le tour des remorques chargées de légumes. « Souvent, ils n’achetaient rien le matin. Les producteurs préféraient parfois brader leurs récoltes plutôt que de revenir avec à la ferme. Il n’y avait pas de prix de retrait, de défense collective et de concertation », rappelle Marc Kéranguéven, président de la Sica Saint-Pol-de-Léon. Dès 1961 et sous l’égide d’Alexis Gourvennec et de son équipe, un prix de retrait est mis en place, tout comme une caisse de péréquation. L’emblématique personnage « était très proche des paysans. Nous avons reçu le marché au cadran en héritage, ça ne se gâche pas », résume le responsable professionnel. Modernisé et toujours en fonctionnement, le cadran fixe le prix d’une large gamme de légumes tous les jours de la semaine en utilisant la formule simple de la confrontation de l’offre et de la demande. Remonter les prix 65 à 70 % des légumes Prince de Bretagne passent par cette fixation des prix au cadran, « c’est toujours l’outil majoritaire ». Le reste des volumes se répartit entre de la vente télématique ou de la contractualisation, qui donnent une certaine visibilité aux producteurs comme aux négociants. Cette contractualisation plaît de plus en plus aux jeunes générations, en quête d’une meilleure visibilité sur leur activité. Pour autant, hors de question de se passer de…
Un marché au cadran en héritage