« Demander aux agriculteurs de produire toujours plus » n’est pas la bonne voie selon Loïc Guines, président de la Chambre d’agriculture 35. Face aux prix élevés des intrants et de l’énergie, il prône davantage d’autonomie des systèmes. Les charges qui explosent, la sécheresse précoce amplifiée par des températures record, l’influenza aviaire, la crainte de la peste porcine… les difficultés s’enchaînent pour les agriculteurs. La guerre en Ukraine a entraîné une panique sur les marchés. L’énergie, le prix des engrais restent à des niveaux très élevés… À cela s’ajoute une perte de pouvoir d’achat des consommateurs. « Sur 2021 par rapport à 2020, le marché alimentaire a perdu 5 milliards € de chiffre d’affaires », a précisé Loïc Guines, président de la Chambre d’agriculture 35, lors d’une rencontre avec la presse. « Ces crises bousculent nos certitudes. Elles mettent en relief notre dépendance au niveau des engrais, de l’énergie notamment », constate l’élu qui invite les agriculteurs à réfléchir à davantage d’autonomie dans leur façon de produire. « Réaliser un bilan carbone par exemple est un bon moyen d’avancer quel que soit le système : intensif ou extensif. » Priorité à l’alimentation S’agissant de la production d’énergie sur les fermes, « il nous faut trouver un juste équilibre avec la production alimentaire en lien avec les politiques publiques. » Pour la méthanisation, Loïc Guines pense qu’elle a sa place pour valoriser les lisiers, fumiers, co-produits, résidus de cultures et de fourrages… Il est plus dubitatif sur les cultures dédiées à la méthanisation : « Priorité à l’alimentation. » « Trop d’habitants » « Le sujet de l’eau doit aussi être au cœur des préoccupations pour les années à venir. Nous devons réfléchir au stockage, faire des réserves y compris en prélevant l’eau dans les rivières en hiver. En période de sécheresse, l’eau peut servir à irriguer mais aussi à alimenter les cours d’eau. » Le président revient sur la…
« Aller vers moins de dépendance aux intrants »