Avec la forte hausse du prix des intrants, le coût de revient en production laitière pourrait augmenter de 50 € par 1000 litres en 2022 par rapport à 2020. L’alimentation est en première ligne. L’inflation touche l’ensemble des charges de l’exploitation laitière. Les augmentations les plus fortes affectent trois postes : les aliments (+30 € par 1 000 litres), les engrais destinés aux surfaces fourragères (+10 € par 1 000 litres) et les carburants (+17 € par 1 000 litres). Au total, sans modification des pratiques dans les exploitations, les charges engagées pourraient croître de plus de 70 € par 1 000 litres. En parallèle, la nette progression du prix des réformes laitières améliore le produit viande d’environ 20 €/1 000 litres. Ainsi, le coût de revient pourrait augmenter de plus de 50 € par 1 000 litres sur 12 mois 2022 par rapport à l’année 2020. Cette approche reste très théorique et suppose que les paramètres de production de 2022 soient identiques à ceux de 2020 : qualité des fourrages, nombre de vaches présentes, quantité d’aliment distribuée. Ce n’est bien sûr pas le cas, et pour limiter la hausse des coûts les conduites peuvent être optimisées. L’alimentation est le premier levier à mobiliser pour limiter la hausse des coûts, puisqu’il représente 40 % de la hausse des charges engagées. Dans ce contexte de flambée des matières premières, la stratégie alimentaire sera de chercher à bien valoriser les concentrés achetés. Les principes d’une d’alimentation maîtrisée sur un troupeau laitier distinguent le lait produit à partir d’une ration de base équilibrée, d’une quantité de lait produite au-delà de cette ration avec des concentrés de production. En effet, des essais conduits de 2011 à 2015 sur la station expérimentale laitière de Trévarez (Finistère) sur les concentrés de production, ont pu montrer que l’efficacité du concentré était au mieux de 0,8 kg de lait en plus pour 1 kg de concentré…
Bien gérer l’alimentation face à la hausse des charges