Les Jeunes Agriculteurs ont rencontré et échangé avec leurs concitoyens à Guénin le weekend dernier. Avec parfois des messages politiques, comme l’incitation à manger Français.
Évènement convivial, la fête de l’agriculture est aussi l’occasion pour les responsables politiques et professionnels de passer des messages. Dimanche midi, à la tribune, dans le « village des partenaires », Laurent Kerlir, président de la Chambre d’agriculture, invité par les JA, a rappelé que la souveraineté alimentaire est une priorité. « Souverainetés énergétique et alimentaire sont essentielles pour le pays. Nous devons éviter que l’une ne se fasse au détriment de l’autre. Le prix du maïs subit une pression à la hausse ; il doit être réservé à l’alimentation des animaux. En Morbihan, son incorporation dans les méthaniseurs n’est pas encore un problème mais c’est déjà le cas dans d’autres départements voisins ». Il a rappelé l’enjeu de la problématique de l’eau. « Il ne faut pas céder à l’affolement, toutes les années ne seront pas comme celle-ci. Pour autant, nous devons nous interroger, anticiper en utilisant de nouvelles espèces ou variétés végétales, en adaptant nos assolements. De nouvelles cultures pointent (comme le tournesol), moins gourmandes en eau, même si, dans notre région d’élevage, le maïs est difficile à remplacer ».
Nous voulons de la reconnaissance
Après s’être réjouie d’assister à la Fête, qu’elle a qualifiée de « bain de jouvence », Marie-André Luherne, a endossé sa casquette de présidente de la FDSEA. « Nous devons nous battre car nous n’avons pas le droit de décevoir la jeune génération. Les factures sont disproportionnées ; les prix de vente de nos produits devront augmenter durablement pour ne pas décapitaliser, garder les agriculteurs et encourager les jeunes à s’installer. Les discours politiques sont toujours intéressants mais nous voulons des actes. Les agriculteurs ont continué de produire pendant la période Covid, ont participé à la lutte contre les incendies cet été. Ils veulent de la reconnaissance ! ». La présidente souhaite du bon sens et de la sérénité dans les débats avec les concitoyens. « Il faut leur rappeler sans cesse que la France a l’une des agricultures les plus vertueuses au monde, que nos produits ont un prix ». Elle a conclu en félicitant le comité organisateur de la fête et en encourageant les jeunes à poursuivre leurs efforts de communication. « Il n’y a rien de tel que le contact direct avec nos voisins ».
Décroissants fustigés
Parmi les autres intervenants à la tribune, Thibaut Le Masle, président de JA 56, a évoqué brièvement les dossiers chauds du moment (réserves d’eau, grippe aviaire…). Il a surtout insisté sur l’importance de l’achat de produits français et invité les visiteurs à se rendre sur le stand des JA où les différents logos étaient présentés et expliqués aux consommateurs. Élue au Conseil départemental, Soizic Perrault a fustigé les « décroissants », faisant allusion à la manifestation qui se tenait dans le Nord-Finistère contre l’extension d’une porcherie, la veille (850 truies à Landunvez, chez le président du Comité régional porcin). Nicole Le Peih, députée et agricultrice à Guénin, a également fustigé cet activisme décroissant et invité les personnes qui
réalisaient leur baptême d’hélicoptère (proposé sur le site de la Fête) à observer, du ciel, « tout cet espace rural, valorisé par les agriculteurs ». L’antichambre des magasins alimentaires, en quelque sorte, de moins en moins connue des consommateurs.