Pas nouveaux, ni réservés au secteur agricole, les groupements d’employeurs peuvent pourtant apporter des réponses quotidiennes aux problématiques de pénurie de main-d’œuvre et de flexibilité de la durée du travail.
Le groupement d’employeurs naît souvent d’un besoin individuel de main-d’œuvre à temps partiel, régulier ou bien ponctuel (pallier des absences). D’où l’idée de se rapprocher d’autres exploitants ayant un besoin similaire pour embaucher, par le groupement, des salariés à temps complet qui interviendront chez les uns, chez les autres en fonction des besoins, notamment saisonniers.
Créer une association
Il faut alors créer une association à but non lucratif « déclarée loi 1901 » dont ce sera l’unique objet, dirigée par un président assisté d’un trésorier et d’un secrétaire ; rédiger des statuts et en informer les administrations, assurer le groupement en responsabilité civile, ouvrir un compte bancaire à son nom… Les avantages sont multiples : un seul contrat de travail par salarié et un bulletin de paie par mois assortis d’une comptabilité allégée, s’affranchir des contraintes que peut induire le temps partiel, bénéficier d’une main-d’œuvre qualifiée que l’on connaît et que l’on va pérenniser, fidéliser…
Des règles de réussite
Mais pour être une réussite, un groupement d’employeurs doit respecter certaines règles dans son fonctionnement : bien s’entendre et savoir communiquer entre ses membres pour adopter un planning de travail remis à l’avance au salarié, établir des priorités dans l’attribution du salarié (l’accident ou la maladie d’un membre prime sur les congés ou autres convenances personnelles des autres), éviter d’accueillir trop vite de nouveaux membres sous peine de perdre son identité première… En synthèse, si vous avez le sens du partage et êtes favorable au temps partagé, tout en ayant conscience de ne pas pouvoir « tirer systématiquement la couverture à soi », c’est que vous adhérerez sans difficulté à l’esprit du groupement d’employeurs !
Jean-Michel Jéhanno / Cerfrance Finistère