La sécheresse aura des répercussions durable

 - Illustration La sécheresse aura  des répercussions durable
Cédric Henry, président de la FDSEA 35, et Laetitia Bouvier, secrétaire générale.
Stocks herbagers entamés dès juillet, rendements et qualité moindres en maïs… Les élevages bovins vont rencontrer des difficultés à passer l’hiver. La FDSEA va demander des mesures d’aide.

La sécheresse intense de cet été a eu des répercussions sur les élevages bretilliens. « Dès juillet, les stocks herbagers de printemps ont été entamés par les éleveurs de bovins. Même si certaines prairies reverdissent un peu, le déficit hydrique demeure important », a souligné Cédric Henry, président de la FDSEA 35 lors d’une conférence de presse en début de semaine.
Si les rendements sont dans l’ensemble corrects en céréales et colza, le maïs est fortement impacté par la sécheresse et les canicules de cet été. « Nous avons entre 1 mois et 15 jours d’avance dans les récoltes ; les quantités et la qualité sont inférieures. » La récolte en maïs grain pourrait être aussi fortement impactée par le climat, ce qui compliquerait la situation d’inflation sur l’alimentation des cheptels.
La production légumière a aussi été fortement touchée par la sécheresse. Sur les choux en juillet, les pertes de récolte peuvent aller de 20 à 50 %. Des pertes très importantes ont par ailleurs été enregistrées dans les plantations réalisées quelques jours avant les épisodes de fortes températures. Malgré les dérogations obtenues par les maraîchers pour irriguer, des arbitrages sont réalisés entre cultures (plantations de choux privilégiées au détriment du poireau par exemple).
« Avec la Chambre d’agriculture, nous allons faire des propositions pour pouvoir stocker les eaux superficielles. Notre souveraineté alimentaire est en jeu », précise Laetitia Bouvier, secrétaire générale FDSEA 35. « Aujourd’hui, tous les maraîchers qui s’installent prévoient un système d’irrigation. »

Demandes de dérogations sur la réglementation

« Le contexte inédit de sécheresse et à l’avenir la raréfaction de la disponibilité en eau vont entraîner la difficulté voire l’impossibilité de respecter les différentes réglementations qui sont imposées aux agriculteurs : dates d’épandage, implantation des couverts, cahiers des charges des Maec… Nous allons faire des demandes de dérogation sur tous ces sujets afin de faciliter le fonctionnement des exploitations et surtout l’achat indispensable de fourrages et d’aliments du bétail », notent les responsables de la FDSEA. Ils souhaitent par ailleurs que des mesures d’aides soient envisagées et vont faire des propositions dans le cadre du dispositif de soutien aux agriculteurs annoncé par le Département 35.

Des prix encore insuffisants en lait

En production laitière, face aux coûts de production en forte hausse (énergie, aliment…), le prix actuel proche de 450 €/1 000 L « demeure insuffisant en comparaison à celui des pays du Nord de l’Europe qui affiche 50 à 100 € de plus », déclare Cédric Henry. « Actuellement, nous faisons de l’observation des prix en GMS mais nous pourrions envisager d’autres actions. À la consommation, le litre de lait est vendu 80 ct chez nous alors qu’il est autour de 1 € dans les pays du Nord de l’Europe. » En production porcine, « le prix supérieur à 2 €/kg nous permet enfin de couvrir nos charges qui ont explosé », note Étienne Bricet, responsable porc FDSEA 35. « Les trois dispositifs d’aides mis en place ont été importants et rapides ce qui a permis à de nombreux producteurs de ne pas stopper leur activité. » Malgré tout, les volumes sont en baisse de près de 2 % en Bretagne sur le 1er semestre. Par ailleurs, la peste porcine aux portes de la France (Belgique, Allemagne, Italie) est une « épée de Damoclès au-dessus de nos élevages. »


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