Lait : « J’ai fait le choix de la simplicité »

 - Illustration Lait : « J’ai fait le choix de la simplicité »
Toutes les génisses de plus de 6 mois sont au pâturage en juin.
Plus de pâturage, moins de maïs et moins d’aliments permettent à l’atelier lait de Yannis Collet d’atteindre 85 % d’autonomie en protéine et d’augmenter sa rentabilité.

Avant même l’acquisition de 7 ha en 2016, Yannis Collet, éleveur de 45 VL sur 56 ha à Plumieux (22), avait entamé une réflexion sur la baisse des concentrés de production. L’augmentation de surface a permis d’effectuer un virage vers un système fourrager en passant de 45 à 20 % de maïs dans la SFP. Cette réflexion lui a permis de conforter son objectif : simplification du travail pour une conduite de l’exploitation seul. « J’ai fait le choix de la simplicité plutôt que de l’investissement, je veux pouvoir faire le travail seul sur l’exploitation sans être dépassé par le boulot », explique-t-il, lors d’une porte ouverte Innovaction organisée par la Chambre d’agriculture de Bretagne le 23 juin.

Production maintenue à 7 500 kg lait /VL

Il est donc passé de 18 ha d’herbe à 30,7 ha et parallèlement de 14,1 ha à 7,7 ha pour le maïs, dans le cadre d’un dispositif MAEC 28/55, permis aussi par le bon potentiel des terres (15 t  MS en maïs et 9 t MS en herbe).
Avec 47 VL, la productivité s’est maintenue à 7 500 kg/VL/an (-500 kg). Sur des sols portants, les VL sont au pâturage dès le 10 février. Les RGI en dérobée avant maïs ont laissé la place à de l’enrubannage en coupe précoce sur du RGA/TB. Du RGH/TV a été implanté pour la fauche. Seuls 15 t de correcteurs sont achetés, ce qui représente une autonomie protéique de l’atelier lait qui est passée de 70 à 85 %. « Les concentrés sont arrêtés dès que l’herbe pâturée dépasse la moitié de la ration. Au printemps, les VL pâturent au fil avant et produisent près de 25 L de lait sans concentrés. » La consommation des concentrés est ainsi passée de 1 305 kg à 838 kg/VL. « J’ai encore une marge de manœuvre, vers une autonomie protéique à 100 % sur un système tout herbe, la surface accessible me le permettrait. Le frein est certainement plus psychologique que technique. Pour le moment, les évolutions à mon système apportées me satisfont », relève l’éleveur.

+18 000 € de disponible

Au niveau économique, les produits lait se sont maintenus à 495 €/1 000 L, soutenus en sus par des aides MAEC à 69 € (+14 €), Les charges opérationnelles ont quant à elle chuté à 143 € (- 57 €), s’expliquant principalement par l’économie de 17 t de concentrés et 4 t d’ammonitrate. Les frais généraux sont stabilisés autour de 150 €. Ce qui permet à l’atelier de dégager un EBE hors main-d’œuvre de 271 €/1 000 L
(+64 €). Les annuités en baisse laissent un montant disponible pour la rémunération du travail et l’autofinancement de 215 €/1 000 L, qui s’est amélioré de 18 000 €.

35 heures de travail d'astreinte en hiver

En relevant son temps de travail, Yannis Collet a confirmé qu’il consacrait 35 heures en hiver au travail d’astreinte, à 55 % pour la traite et les soins aux veaux. Avec quels leviers ? « J’ai valorisé l’existant présent à mon installation : j’ai par exemple maintenu les silos de maïs en libre-service », explique l’éleveur. Il a aussi conservé en salle de traite les alimentateurs de concentrés où sont distribués les minéraux, les céréales et le correcteur azoté (1,3 kg/VL/j). La stabulation sur aire paillée est curée une fois/mois, les vaches ont accès à un râtelier sur l’aire d’exercice où est distribué à volonté l’enrubannage de fauche précoce. À partir du printemps, où il passe à 26 heures d’astreinte/jour, l’objectif est de fermer rapidement le silo du 15 avril au 15 août.

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