En quelques jours, deux réunions syndicales ont rassemblé producteurs et administrateurs de Sodiaal. Les éleveurs, tous collecteurs confondus, réclament une hausse rapide du prix du lait.
Jeudi 1er septembre, à l’initiative de FDSEA – JA 29 et de leurs homologues du Morbihan et des Côtes d’Armor, près de 120 producteurs bretons se sont rassemblés à Poullaouen (29). Dans la salle, une majorité d’éleveurs livrant Sodiaal. « Aux assemblées de secteur, au printemps, on nous a montré de belles courbes de perspective de prix du lait. Nous sommes repartis confiants. Trois semaines après, c’était la douche froide sur nos paies. Nous nous sentons trahis… », rappelait un coopérateur. Prenant du recul, Yann Manach, de la section laitière du Finistère, poursuivait : « Sodiaal est sortie de sa formule de prix, mais la plupart des autres laiteries aussi… ».
500 € / 1 000 L comme les Allemands et les Hollandais
Face à l’augmentation galopante des charges (aliment, carburant, énergie, matériaux…) et le stress de rentrer des stocks de fourrage insuffisants en volume et en qualité, les producteurs veulent une meilleure rémunération immédiate. « C’est une question de survie pour beaucoup d’entre nous. Des jeunes quittent le métier, d’autres n’y viendront plus », s’emporte un éleveur. Dans les rangs, on parle de « 500 € / 1 000 L ». Un sommet inconcevable il y a quelques mois mais nécessaire aujourd’hui. « Allemands et Hollandais sont déjà à ce niveau de prix. Tous les industriels français sont à la traîne… » La production laitière est en recul dans les pays exportateurs (États-Unis, Union européenne, Australie, Nouvelle-Zélande…). En France, le nombre de vaches laitières diminue mois après mois. « Les usines vont manquer de lait. Nous devons agir et profiter de cette quasi-pénurie pour obtenir une revalorisation digne. Les GMS détestent voir leurs rayons vides. »
Sodiaal ne sera pas au Space
Quelques jours plus tard, Sodiaal annonçait son absence au Space. Mardi 6 septembre, à Plérin (22), lors d’une nouvelle réunion, Patrice Binet et Jean-Michel Le Meur, administrateurs du groupe coopératif, s’expliquaient : « Nous en avons marre d’être toujours ciblés. Nous préférons nous concentrer sur le 3e round de négociations commerciales qui s’ouvre pour obtenir des hausses. » Du côté des syndicalistes, on reste sceptique : « On nous parle de monter le prix au consommateur mais rien de concret concernant l’évolution du prix payé au producteur. » De son côté, la FNPL prévoit une journée d’action nationale vendredi 23 septembre.
