À 69 jours de journées chaudes (plus de 25 °C) en 2022, l’année représente la normalité des prochaines décennies.
D’après le Giec, la hausse des températures moyenne est de +1,1°C depuis l’ère pré-industrielle. Et ce n’est qu’un début, les prédictions de fin du siècle tablant sur +4,5 °C de différentiel à la surface du globe, avec des continents qui se réchauffent plus vite que les océans et l’Ouest de l’Europe plus vite qu’ailleurs… « Alors si 2022 est une année exceptionnelle, en termes de météo, les données sont à relativiser par rapport aux 5 dernières années, plutôt caractérisées de chaudes et sèches… », annonce Brendan Godoc, de l’Institut de l’élevage, lors d’une conférence sur l’impact du changement climatique lors du Space. L’indicateur de nombre de journées chaudes (25°C), entraînant l’arrêt de la morphogénèse des prairies et stress thermique pour les vaches, va augmenter de 20 à 40 jours sur la période 1976 à 2005 à Rennes à 60 jours pour 2040-2070. À 69 jours en 2022, l’année représente donc la normalité des prochaines décennies.
Le climat d’Angoulême en Ille-et-Vilaine en 2050
Côté pluviométrie, la même quantité de pluie est attendue mais avec une « méridionalisation » du climat : plus de pluie en automne-hiver et des sécheresses marquées en été.
Sur prairies, les simulateurs indiquent une courbe de pousse de l’herbe plus précoce, une bonne reprise de la pousse à l’automne qu’il faudra aller chercher au pâturage ou à la fauche pour pallier le déficit estival. « Au final, la pousse sera plus forte mais il va falloir travailler sur l’accessibilité des parcelles, en présence de plus de pluies au moment du pâturage. » Avec plus de CO2 dans l’atmosphère, et avec un optimum de pousse à 29 °C, le rendement en luzerne devrait progresser. Quant au maïs, si les rendements doivent continuer à augmenter avec des variétés plus tardives et des semis plus précoces, les résultats deviendront aléatoires face aux aléas climatiques plus importants et plus fréquents lors des phases critiques de la culture (semis/floraison).