Sécheresse, manque de fourrage, coûts des matières premières, manque de trésorerie et de rémunération… La profession a relayé ses inquiétudes auprès du ministre de l’Agriculture. « Aurait-on perdu l’objectif de souveraineté alimentaire inscrite dans la Pac des années 60 ? ». Mardi, devant le ministre de l’Agriculture, Marcel Denieul, président du Space, s’est étonné des errements de l’Europe et de la France. Si le contexte géopolitique actuel a ramené au premier plan l’agriculture nourricière, ce ne fut pas le cas en 2014 quand la Russie envahissait la Crimée. L’Europe imposait alors une première salve de sanctions et laissait les filières gérer elles-mêmes la fermeture des débouchés agricoles… Autre temps, autre priorité puisque la souveraineté alimentaire en Europe retrouve désormais son rang qui fut le sien en 1962 lors de l’acte 1 de la politique agricole commune. Orientation durable ou de circonstance ? De la trésorerie pour l’hiver Reste qu’à l’heure où l’on demande à l’agriculture européenne et française de garantir l’alimentation de son peuple, des problèmes très prosaïques liés à une sécheresse exceptionnelle et à une flambée des cours des matières premières entravent les capacités de production des exploitations et leur résilience financière. « Nous sommes face à un risque de pénurie d’engrais ; face à un manque de trésorerie pour acheter des fourrages », a listé Marcel Denieul, rappelant qu’un « des grands stress de l’éleveur c’est le manque de nourriture pour ses animaux ». Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau s’est voulu rassurant sur les problèmes conjoncturels promettant entre autres « de la trésorerie pour passer l’hiver ». Et d’évoquer des solutions en utilisant les leviers des impôts fonciers sur le non-bâti, des charges sociales, etc. L’élevage doit évoluer Interpellé sur l’avenir de l’élevage, le ministre a assuré que « la souveraineté alimentaire passe par l’élevage ». Avant d’ajouter que « le chemin n’est pas ‘plus d’élevage’ », ni « ‘pas’ d’élevage ». Faut-il comprendre…
Les très nombreuses attentes de la profession