Les maïs dentés farineux offrent davantage de souplesse à la récolte car leur amidon reste digestible dans le rumen même quand ils arrivent à maturité. Ils sont utilisables plus rapidement à l’automne.
« Aujourd’hui, les maïs dentés farineux occupent 6 % des surfaces françaises en maïs », situe Denis Anger, de chez Pioneer. Depuis 4 – 5 ans, le semencier s’est spécialisé sur ce type de maïs au travers de sa gamme M3. « Comparés aux cornés-dentés à maturité, les dentés farineux possèdent beaucoup moins de zéine : la couche jaune qui enrobe l’amidon le rendant moins digeste dans le rumen. »
Alors que pour les cornés, « le taux optimal de MS à la récolte se situe entre 32 et 35 %, pour les dentés farineux, il va de 32 à 38 %. La plage de récolte est élargie. » Par ailleurs, l’éclatement du grain est amélioré et la durée de fermentation raccourcie. « La chute de production liée au changement de silo en automne n’a pas lieu car le maïs affiche déjà une dégradabilité ruminale de l’amidon de 77 % dès 2 mois de fermentation contre 66 % pour un maïs corné. »
Réduction des densités en faveur de l’amidon
Partout en Europe, le semencier met en place des plates-formes d’essais pour identifier la densité la mieux adaptée de ses maïs dentés farineux selon les conditions pédoclimatiques : de 90 000 à 105 000 graines/ha. « Diminuer la densité peut permettre d’obtenir davantage d’amidon en conservant le rendement. »
Sur une plate-forme d’essais à Guipry-Messac (35), des variétés M3 ont été testées selon 3 densités : 98 000, 85 000 et 75 000 graines/ha. « Nous observons 1 à 2 rangs de plus sur les épis pour les densités plus faibles. Certaines gammes sont par ailleurs adaptées à des conditions plus séchantes. »
Fixation de l’azote atmosphérique
Corteva Agriscience, spécialisée dans les semences (Pioneer) et la protection des cultures, a aussi testé deux solutions pour améliorer l’efficience de l’azote sur sa plate-forme. « Notre produit Utrisha N à base de bactéries endophytes est capable de fixer l’azote atmosphérique et de le rendre assimilable par la plante. Il permet un bonus d’azote de l’ordre de 40 u/ha, son application se fait par pulvérisation foliaire et il peut être mélangé à certains produits de protection des plantes », détaille l’équipe Corteva. Dès cette année, ce produit a été utilisé sur 350 000 ha (céréales, maïs, colza, pomme de terre). Il est en test sur prairie dans les zones d’élevage. « Nous cherchons à démontrer l’impact sur le rendement mais aussi les valeurs alimentaires. »
Deuxième solution qui sera disponible sur le marché en 2024, la technologie Optinyte (contenant de la nitrapyrine) « régule la quantité d’azote disponible dans le temps en le fixant sous forme plus stable : NH4+. Il permet aussi de réduire le lessivage de l’azote et les émissions de gaz à effet de serre. »