34 % des volumes abattus en Union européenne sont échangés entre les États membres et 6 gros acteurs, dont la France, dominent ces flux. Exportation de jeunes bovins, importation de femelles, surtout laitières… Il y a une inadéquation entre ce que nous produisons et ce que nous consommons dans l’Hexagone car nos concitoyens apprécient les morceaux plus rouges. D’un autre côté, ils demandent à consommer français. Valoriser les broutards « Pour répondre à cette demande, engraisser davantage les mâles en bœufs peut être une solution. Sur mon exploitation, je ne souhaite pas vendre mes animaux en broutards, pour mieux les valoriser », évoque Yann Kastler qui conduit un élevage naisseur-engraisseur à Rostrenen (22) passé en bio en 2017. « Les bœufs offrent une viande aux caractéristiques proches de celle des femelles. » En race limousine avec 65 vêlages par an, l’éleveur conserve tous les mâles, certains sont vendus comme reproducteurs (10 à 15 par an) et les autres sont castrés au sevrage (par le vétérinaire) pour la production de bœufs atteignant 470 kg de carcasse en moyenne à 24 mois. Cette année, les bœufs (classement moyen R+, engraissement 3) ont été vendus 5,46 €/kg de carcasse en mars à BVB (Bretagne viande bio). « Le choix des reproducteurs se fait sur le poids de naissance (qui doit être inférieur à 53 kg), les performances de morphologie et croissance ainsi que le comportement. » Sur l’élevage, les naissances se déroulent de mi-janvier à avril « pour pouvoir vendre des animaux assez tôt à l’automne. » Les vaches et veaux sortent au pâturage après vêlage (sans nourrisseur), jusqu’au sevrage fin octobre. « Les bœufs passent leur premier hiver en bâtiment avec une ration à base de foin, d’enrubannage, de méteil grain et de maïs grain. Ils vont généralement pâturer du 20 mars au 25 octobre puis reviennent en bâtiment. Ils ne reçoivent pas de concentrés à…
Pénurie de femelles : Les bœufs peuvent répondre à la demande française