Le conflit russo-ukrainien a mis en lumière l’importance de ces deux pays dans le commerce mondial du tournesol. Mais entre résilience ukrainienne, opportunité russe, et réorganisation des flux, le marché n’a pas vraiment manqué de marchandises en 21/22. Si l’on en croit les statistiques disponibles, les exportations mondiales de graines, d’huile et de tourteaux de tournesol ont évolué respectivement de +39 %, -1,7 % et -3 % sur les 12 derniers mois. Pas de quoi jeter l’opprobre sur le conflit russo-ukrainien en termes de disponibilités. Pour rappel, sur la même période, les exportations mondiales de graines de soja ont reculé de 4 % (tarissement des flux argentins) et celles de colza de 14 % (recul du Canada). Les ventes d’huile de palme ont, quant à elles, régressé de 7 %. On peut donc dire que la météo, l’inflation et les problèmes de main-d’œuvre sont les vrais artisans de la hausse des prix du complexe oléagineux que nous avons connue. Le tourteau « high pro », l’alternative au soja OGM Pour les éleveurs français, le tourteau de tournesol « high pro » est apparu dans les aliments du bétail en 2009. À l’époque, il provenait d’Ukraine, qui développait la production et la trituration de cet oléagineux pour servir le marché international en huile et en tourteaux. Ce fut un cadeau tombé du ciel, pour des formulateurs à la recherche d’une alternative à un soja OGM et déforestant. En 10 ans, l’Est du continent européen est devenu un fournisseur incontournable de l’alimentation animale de l’UE, la Russie développant aussi la culture. En 20/21, l’Ukraine a exporté 1,3 Mt de tourteaux de tournesol vers l’UE 27 et la Russie 830 000 t. Vers la France, les volumes étaient respectivement de 460 000 t et 60 000 t sur la période. Si l’Ukraine a tout misé sur le marché export, vendant en moyenne 85 % de sa production de…
Tournesol, l’art des vases communicants