Cultiver du soja suppose souvent un changement d’affectation des sols, notamment au Brésil (de la forêt à la culture), très préjudiciable à son bilan environnemental. L’incorporation dans les aliments 1er, 2e âge et allaitante reste indispensable pour des raisons techniques (performances des animaux), selon Didier Gaudré, ingénieur à l’Ifip. Dans les aliments croissance, finition et gestante, qui représentent 85 % du total, il est par contre possible de s’en passer. Les fabricants d’aliments ont peu d’alternatives Comme d’autres tourteaux (tournesol, colza), les acides aminés de synthèse peuvent être utilisés, « mais ils sont majoritairement fabriqués en Chine ce qui ne réduit pas la dépendance aux importations ». Le taux de protéines (et de lysine) dans les céréales dépend de la fertilisation et de la nature du sol. La production de protéagineux n’a cessé de baisser en France depuis plusieurs années. « Les protéines animales (de volailles) sont surtout utilisées en pet-food. Leur prix est dissuasif. Les farines d’insectes sont riches en acides aminés mais la partie digestible est incertaine et l’intérêt économique doit être évalué ». « Nous privilégions les matières premières les plus vertueuses », indique Hervé Vasseur, directeur de Nutrea. « Le sorgho, par exemple ; nous accordons de l’importance à l’origine du soja et nous travaillons sur la qualité et la teneur en protéines des céréales. Nous évaluons les émissions de GES sur chaque tonne d’aliment fabriquée. Nous réalisons des essais chez nos clients avec des aliments à faible taux de protéines car nous travaillons sur la digestibilité des acides aminés. Nous privilégions les protéines françaises mais l’importation de tourteau de soja reste indispensable actuellement ». …
Tourteau de soja : Indésirable mais indispensable