La gestion des paillages usagés en polyéthylène est chronophage et coûteux. Leur devenir dans le sol est incertain. Le biodégradable, fortement attendu, nécessite encore des travaux de recherche. La mauvaise utilisation des paillages biodégradables a conduit à de nombreux échecs. Beaucoup de stations expérimentales françaises, dont celle de Kerplouz, à Auray (56), travaillent sur le sujet en essayant d’adapter le meilleur paillage à chaque culture. Les travaux sont coordonnés par le CTIFL (Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes). Les enjeux sont importants. Ils peuvent être sociaux ou paysagers, avec l’acceptation des riverains ; ils peuvent être économiques si le consommateur se détourne de fruits et de légumes souillés à cause de la technique utilisée. À Kerplouz, cette année, six paillages différents ont été mis à l’épreuve, installés en 3 mois, sur des cultures de courges essentiellement. Quel film pour quelle culture ? Les produits se dégradent plus ou moins rapidement selon les conditions climatiques. Quels sont les paillages biodégradables les mieux adaptés aux cultures courtes, aux cultures longues ? Sous abri, en plein air ? C’est à ces questions que tenteront de répondre les essais. L’épaisseur des films a diminué : « D’une vingtaine de microns auparavant à une dizaine actuellement ce qui abaisse le coût de la bobine, son poids (manutention) et accélère sa dégradation », indique Maët Le Lan, responsable de la station. Des paillages en papier sont à l’essai. Des couverts de sorgho sont également testés. « Nous passons le rouleau en fin d’hiver si le vent n’a pas couché les plants. Il ne repart pas ». L’ensemble des acteurs de la filière (producteurs, distributeurs, consommateurs, riverains, pouvoirs publics) devront juger de l’intérêt de ces paillages alternatifs pour, dans le meilleur des cas, les adopter….
Le paillage biodégradable doit faire ses preuves