Renouvellement

S’il fallait une métaphore, on pourrait comparer la gestion collective du renouvellement des agriculteurs à un chauffeur qui roule sans faire le plein. Le chauffeur a bien tous les indicateurs sous les yeux : l’aiguille s’incline progressivement vers la gauche, puis le voyant s’allume pour alerter de l’urgence de remplir le réservoir. Mais, partagé entre la crainte et l’inconscience, le chauffeur poursuit sa route espérant bien arriver à destination… En agriculture on n’arrivera jamais à la panne sèche complète. Il restera toujours un « gisement » de candidats et d’agriculteurs. Mais les chiffres sont clairs, limpides : plus de la moitié des responsables d’exploitation ont plus de 50 ans et plus d’1/3 plus de 55 ans ; sans compter que les départs anticipés alourdissent ces statistiques. En face, on compte seulement une installation pour trois départs. Sans changement, il restera à terme 7 fermes en moyenne par commune bretonne contre 40 en 2000 et 120 en 1970. Hormis quelques fonds de vallée délaissés par l’agriculture, toute la SAU libérée continuera toutefois d’être exploitée. Car, il faut le reconnaître, l’agrandissement reste la voie privilégiée du « renouveau » de l’agriculture. Au grand dam de la vitalité des territoires et de l’isolement social que cela entraîne pour les agriculteurs et leur famille. Cela fait maintenant 30 ans que les responsables agricoles et politiques se succèdent aux tribunes pour rappeler les priorités à l’installation. Sans réels effets, sans changement manifeste de trajectoire. Quand des incantations répétées pendant tant d’années ne donnent pas les résultats escomptés, il devient légitime de s’interroger sur l’ambition profonde des politiques publiques et de la volonté réelle de la profession en matière d’installation….

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