Dans les années 1990, nous avons travaillé, dans le Sud-Ouest, sur un projet intitulé Irri-mieux, qui nous a permis de confronter la pensée des pêcheurs et des militants d’associations environnementales à celle des agriculteurs. Nous avons imaginé les lacs qui répondent aux inquiétudes des opposants. En amont, nous aménageons un bassin de décantation. Ceci permet à l’eau de la rivière de ralentir avant de pénétrer dans le lac, facilitant ainsi la sédimentation des petites particules de sol transportées par l’eau. Nous avons découvert que cela réduisait le taux de nitrate, grâce à une sous-couche de bactéries présente dans le fond du bassin, peu profond. Au lieu de lâcher l’eau à partir d’une vanne située au fond du lac, notamment pour enlever la vase qui s’y est accumulée (qu’il convient d’évacuer en hiver en ouvrant les vannes), nous plaçons un système de prélèvement d’eau à hauteur variable, afin de libérer plutôt l’eau de surface plus riche en oxygène. Cela permet également de mieux gérer le niveau de température de l’eau, quand, en été, elle peut augmenter de 4 à 5 °C et être préjudiciable à la vie en aval de la rivière. Deux à trois cascades aménagées en sortie permettent de retrouver la température de l’amont de la retenue. Ces lacs, qu’il faudrait placer sur les cours d’eau, idéalement aux endroits où ils sont le plus étroits, coûtent 15 % de plus….
Retenues d’eau : répondre aux inquiétudes des opposants