En Bretagne, on compte dix épisodes de botulisme ayant frappé des bovins en 2022. Un foyer important est suivi actuellement dans le Finistère. « Ce vendredi matin de septembre, dans l’étable, sept vaches ne se levaient plus… », confie un éleveur du Sud-Finistère. « Nous nous sommes sentis vite dépassés. » Son vétérinaire se presse sur place : « Quand on trouve des animaux par terre et que la fièvre de lait est écartée, on comprend rapidement que c’est grave… » Puis dans les jours suivants, l’hécatombe. « Nos vaches tombaient comme des mouches. On voit 40 ans de travail et de sélection génétique disparaître… », décrivent, avec émotion, les trois associés dont le plus jeune a rejoint le Gaec familial il y a un an. 80 des 96 vaches en production vont partir en deux semaines. « Psychologiquement, c’est très dur à vivre. On se sent très seuls. » Les deux voisins venus aider ont été précieux. La visite de représentants de la Chambre d’agriculture, de la banque et de la MSA a aussi été appréciée. Les vétérinaires, eux aussi, ont été secoués par cet épisode tragique. « La mortalité fait partie du job. Mais là, on est dans l’exceptionnel ! Comment annoncer que quasiment tout le cheptel risque d’y passer ? Démunis, nous avons éprouvé beaucoup de stress en vivant ces jours aux côtés des éleveurs. Le soir, nous rentrions à la maison vidés, avec l’envie de ne voir personne. » Même type de toxines dans les deux élevages Grégoire Kuntz, vétérinaire chez Innoval, poursuit : « En cas d’intoxination au botulisme, les signes cliniques sont une paralysie flasque ascendante, une baisse de la mobilité par l’arrière, et une mort subite. Dans la plupart des cas, quand il y a peu de mortalité, on peut confondre avec une fièvre vitulaire, un animal écasillé, un problème cardiaque… Mais les morts peuvent aussi s’enchaîner pendant deux…
Situation sanitaire en volaille et en bovin : Rare et insidieux, le botulisme tue