Enseignante en lycée agricole et petite-fille d’agriculteurs, Sophie Launay raconte l’histoire de sa grand-mère, depuis ses premiers souvenirs jusqu’à aujourd’hui, dans le livre « Un jour, je suis venue te voir ».
« Je suis très proche de ma mamie avec qui je passe de bons moments. Quand j’étais enfant, nous allions souvent nous promener, faire du vélo, soigner les lapins et poulets… », se souvient Sophie Launay, 37 ans, enseignante en histoire-géographie et éducation socioculturelle au lycée professionnel agricole de Redon (Issat).
Il y a quelque temps, elle a recueilli le témoignage de sa grand-mère Marie Chériaux qui a 83 ans, souhaitant connaître davantage la vie de cette femme, mère et agricultrice sur la 2e partie du XXe siècle. « Réticente au départ, car très discrète, elle a accepté de se confier. Je l’ai enregistrée et j’ai retranscrit ses paroles afin d’en écrire un livre chronologique et thématique. J’y raconte sa vie entière depuis ses premiers souvenirs à l’école, le travail dur sur la ferme, les conditions de vie, les évolutions du monde agricole… ».
Née à Saint-Ouen-la-Rouërie, sa grand-mère est venue habiter à Illifaut avec ses parents puis après son mariage, elle est devenue agricultrice à Mauron. « Ma grand-mère était l’aînée de 12 enfants. Comme elle le dit, elle avait déjà été maman avant d’avoir ses 5 enfants. »
Lente évolution technologique
Parmi les instants marquants du témoignage, Sophie Launay retient la naissance de sa mère, premier enfant, pour qui sa grand-mère n’a pas pu choisir le prénom, ou encore le choix qu’elle a dû faire entre une machine à laver le linge et une trayeuse électrique… « L’évolution technologique, l’arrivée de l’eau ou l’électricité a été très lente ». Marie Chériaux qui n’a pas eu beaucoup de loisirs ou d’occasions de sortir ne regrette pas sa vie mais observe « une situation matérielle plus confortable pour les femmes aujourd’hui, mais pas forcément plus simple à gérer ».
D’autres projets d’écriture
C’est le premier livre de Sophie Launay. L’exercice lui a beaucoup plu. Désormais, elle projette de raconter une autre vie de femme de la même génération que sa grand-mère, une habitante de la campagne montée à Paris à l’âge de 16 – 17 ans. « J’aime l’idée de mettre en lumière des femmes, de faire part de leur regard… », précise-t-elle.