Chez Yohann et Aurore Le Du, le paillage plastique est banni des cultures de légumes bio. Ils utilisent différents matériels pour assurer le désherbage. Dernièrement, ils ont testé l’arracheuse de chénopodes à roues sur betterave et fenouil.
Début septembre la société Novaxi a réalisé une série de démonstrations en Bretagne d’une nouvelle machine innovante de désherbage mécanique. Le matériel a été testé en conditions terrain sur l’exploitation légumière de Yohann et Aurore Le Du, située à Ploumiliau (22). « Cette arracheuse de chénopodes à roues est sortie des ateliers du fabricant français ETR-AVT en 2021. Elle est disponible en 3 m ou 6 m de largeur pour un prix qui varie entre 15 000 € et 40 000 € selon la largeur de travail et les options », décrit Julien Leturcq, commercial pour la société qui la commercialise.
Du matériel plutôt que du paillage
Yohann et Aurore Le Du possèdent 100 ha de SAU dont 50 ha de légumes en plein champ. « Nous sommes très diversifiés : pomme de terre, carotte, panais, coco, navet, fenouil, radis, pois, haricot, betterave. Les légumes sont vendus en circuit long. Nous sommes en bio depuis 2017 et nous n’utilisons pas de paillage », explique l’agricultrice. Aussi, les producteurs possèdent beaucoup de matériel pour assurer le désherbage : herse étrille, bineuse frontale, bineuse arrière, désherbeur thermique. L’arracheuse de chénopodes a tout d’abord été testée sur une culture de betterave rouge et de couleur semées 35 jours auparavant. Le producteur trouve le résultat vraiment satisfaisant, les chénopodes sont bien arrachés. « Même s’ils tombent sur les betteraves ils vont sécher et ne pas impacter la culture en terre. Pour moi, il manque juste des roues de jauge pour attaquer plus sereinement dans la culture une fois que le matériel est posé. » Le commercial précise que les roues de jauge existent en option mais ne sont pas présentes sur ce modèle de démonstration.
Une vitesse de travail entre 2,5 et 3,5 km/h
Le matériel a ensuite pris la direction d’une parcelle de fenouil de semis. « Sur le fenouil le résultat est impressionnant. Nous avons beaucoup de chénopodes dans la culture. Sans ce matériel, j’aurais passé un coup de broyeur à fleur de la végétation pour redonner de la lumière aux plants », indique le producteur. La vitesse de travail oscille entre 2,5 et 3,5 km/h. Les doigts ameneurs guident la végétation vers les roues. Celles-ci sont collées les unes aux autres et entraînées hydrauliquement. Les adventices sont déracinées lors du passage entre les roues. « Ce matériel est destiné principalement à la culture de la betterave mais des tests sont en cours sur de l’oignon, haricot vert, carotte et chou », ajoute Julien Leturcq.