La ferme Ker Lannoué, à Épiniac (35), vient d’accueillir sa première Normande au sein du troupeau laitier.
En 1992, Roland Paumier, éleveur bretillien, crée l’association PMS en partenariat avec un agriculteur des Deux-Sèvres. Leur objectif est de proposer une vente permettant de diffuser la génétique de la race normande en France. Après trois décennies à vendre un grand nombre de vaches lors de ces évènements, il décide de rendre la pareille aux organisateurs en achetant une génisse lors de la vente de juillet 2022. « Mon père m’a offert cette génisse », déclare Eva Paumier, salariée sur l’exploitation de son compagnon, François Bouillis, installé depuis 2019 avec ses parents à Épiniac (35). « Il avait un troupeau 100 % en Normande. Je vais maintenant pouvoir reprendre le flambeau ». Les vaches vendues lors des ventes PMS sont des animaux avec un bon potentiel. « Ce n’est pas une vache lambda », ajoute la jeune femme. En effet, Sucette, de son nom, a déjà deux contrats avec Innoval et Gènes Diffusion pour collecter ses embryons. Ceux-ci seront alors implantés sur les génisses les moins bonnes pour développer la Normande sur l’exploitation. « C’est le début d’une lignée », confie-t-elle. Récemment diplômée d’un BTS production animale, elle compte désormais se former à la reproduction auprès de son beau-père, qui effectue toutes les inséminations du troupeau depuis 10 ans.
Une mixité qui plaît
La ferme Ker Lannoué élève 110 vaches laitières sur 125 ha. « Notre troupeau est majoritairement composé de Prim’Holstein et de Montbéliardes », explique François Bouillis. « Nous avons aussi des vaches croisées et quelques Froment du Léon ». Outre l’aspect sentimental de l’ajout d’une Normande dans le cheptel, les agriculteurs recherchent également de la mixité pour d’autres raisons. En effet, une fromagerie a été ouverte sur la ferme en 2020, pour diversifier l’activité. L’exploitation et la stabulation sont ouvertes aux clients curieux. « Je me suis rendu compte que les gens n’aimaient pas la Prim’Holstein qui est considérée comme vache industrielle », confie François Bouillis. « Le fait d’avoir plusieurs races casse cette idée reçue ». La mixité permet également aux éleveurs de rechercher des taux équilibrés. Un atout pour la fabrication du fromage. Dans les années à venir, la part de Prim’Holstein diminuera légèrement au profit des Montbéliardes et des futures Normandes.