Au Gaec des Aurores, pour un investissement de 21 000 €, une petite centrale photovoltaïque, montée par les associés, permet de couvrir plus de 10 % de la consommation électrique de l’élevage porcin.
« Sur les exploitations, il y a très souvent de petites surfaces disponibles pour installer une centrale photovoltaïque au sol », explique Mickaël Chevance, ingénieur chez Quénéa Énergies renouvelables. « Nous développons aujourd’hui des systèmes prêts à la pose dédiés à l’autoconstruction. Nous livrons aux agriculteurs les panneaux, les tables et un schéma de principe. Nous leur dispensons une formation sur place et effectuons si besoin le tracé avec l’emplacement des pieux. Ensuite, ils ont toutes les compétences pour faire les travaux, c’est-à-dire monter la structure sur pieux battus eux-mêmes. C’est assez simple. » À la clé, bien sûr, une économie sur le prix de l’installation puisque la main-d’œuvre extérieure est limitée. Une équipe de l’entreprise spécialisée revient ensuite réaliser la partie électrique et le branchement.
Un investissement d’1 €/kWh
En 2019, Guy Diridollou et Cédric Le Bar, du Gaec des Aurores, ont ainsi parié sur ce principe léger, présentant peu d’emprise au sol et réversible (démontable). Ils ont installé trois « tables » à la suite (une table correspondant à un groupe de panneaux solaires) pour une puissance globale de 20 kWc. Au total, cela a représenté un investissement de 21 000 €. « En gros, retenons que cette offre tourne autour d’1 €/kWh produit », précise Mickaël Devance. L’élevage de Bourbriac qui conduit 210 truies en système naisseur-engraisseur (sur 160 ha de SAU) consomme à l’année 170 000 kWh d’électricité. La petite installation produit entre 22 000 et 24 000 kWh par an. « L’étude prévisionnelle tablait plutôt sur 20 000 kWh. Ce rendement supplémentaire est un bonus. La production de notre petite centrale couvre ainsi plus de 10 % de nos besoins en électricité », apprécient les associés. À la sortie du dispositif, les onduleurs sont « bridés » pour éviter d’injecter de l’électricité dans le réseau. « En l’absence de contrat de revente, toute notre production doit être vouée à l’autoconsommation. » Auparavant, les broyeurs tournaient parfois la nuit. Désormais, depuis le lancement de la centrale, « pour optimiser », les deux éleveurs concentrent les tâches énergivores, notamment les broyages de blé et de maïs (faf partielle), durant la journée.