Baisse de la collecte en Bretagne : «Pourquoi j’ai abandonné le lait…»

 - Illustration Baisse de la collecte en Bretagne : «Pourquoi j’ai abandonné le lait…»
La porte de la bétaillère se ferme, alors que les dernières vaches partent, une autre vie commence.

En un an, le nombre de points de collecte  a reculé de 4 à 5 % en Bretagne. Les départs en retraite massifs des derniers « boomeurs » cachent son lot de cessation anticipée. Les taries sont parties le 15 septembre. C’était les dernières vaches laitières de l’exploitation d’Anthony Rouillé, 38 ans, installé à Plessala (22). Après 15 ans de salariat chez ses parents, il s’est installé en 2019 en s’associant à sa mère au départ en retraite de son père. Dans quelques semaines, il sera seul sur l’élevage. « Je ne me voyais pas traire sept jours sur sept. La production laitière, c’est trop de travail pour peu de rentabilité. » Pourtant, la structure qui livrait encore 400 000 L de lait par an il y a quelques mois avait des atouts : une stabulation en logettes, une salle de traite TPA et 30 ha accessibles… « Embaucher ne m’intéressait pas : c’est trop compliqué de trouver de la main-d’œuvre. Et puis, il reste toujours la question du travail le week-end… Même en travaillant seul, je veux pouvoir m’échapper les samedi ou dimanche pour participer à des concours d’attelage », explique le passionné de chevaux. Cet arrêt du lait n’est pas une surprise. « C’était clair dans ma tête. Je l’ai préparé dès 2018 en achetant des animaux de race Angus.  » Son cheptel compte aujourd’hui 30 mères et des bœufs. La culture du maïs a beaucoup diminué dans l’assolement (et est devenue une culture de vente) « au profit d’un maximum de prairies » pour conduire tous les bovins en extérieur. À côté, le Costarmoricain a conservé un petit atelier de 60 truies naisseur-engraisseur en conduite trois bandes – « Les bâtiments sont anciens mais amortis » – dans lequel il n’investira plus. Dans ce système simplifié et moins contraignant, Anthony Rouillé ne voit « que des avantages ». Une main-d’œuvre introuvable À Saint-Igeaux (22), Fabien Lévrier…

Cet article est réservé
aux abonnés numériques

Je me connecte

Already a member? Connectez-vous ici

Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article