Colza : Les cultures sont robustes pour passer l’hiver

 - Illustration Colza : Les cultures sont robustes pour passer l’hiver
La biomasse est importante dans les parcelles de colza.
Le développement végétatif des colzas peut poser question. La biomasse importante produite est pourtant de bon augure pour les mois à venir, les cultures sont fortes pour passer l’hiver.

Semis précoces, pluviométrie retrouvée, très bonnes conditions de pousse de la fin de l’été et du début d’automne… Un cocktail qui plaît aux colzas. Pour les cultures semées les plus tôt, « une pousse continue est un facteur très positif pour avoir de la robustesse face aux ravageurs, comme les altises », selon Thomas Méar, ingénieur de développement en région Bretagne pour Terres Inovia.
Le stade sensible de 2 à 3 feuilles était passé avant le pic de vols des altises adultes, qui intervient sensiblement aux mêmes dates tous les ans, vers la fin septembre. Le seuil d’intervention avec un insecticide n’a pas été atteint ; il est justifié quand 80 % des plantes sont touchées par des morsures et que 25 % de la surface foliaire est grignotée. Ces adultes ont pondu leurs œufs dans les pétioles des feuilles, mais là encore sans effet significatif sur des plantes bien développées.

Vers un risque d’élongation ?

Si avoir un gros colza avant l’entrée en hiver reste un objectif, un effet négatif est toutefois à relever : si l’hiver prochain est doux, « il n’y aura pas de pause dans la croissance, on peut se retrouver face à de l’élongation au niveau du collet, avec un risque potentiellement accru de verse. Aussi, ces tissus sont plus fragiles et peuvent servir de porte d’entrée aux pathogènes ». S’il existe des solutions de régulation de la culture en automne, les stades de croissance sont désormais trop avancés pour envisager une application. Les dés sont donc jetés.
Changer la fertilisation ?
Faut-il changer sa stratégie de fertilisation avec des colzas forts en biomasse ? « Tout dépend des parcelles », fait observer Cécile Goupille, conseillère à la Chambre d’agriculture. « Si le précédent est riche et que le sol bénéficie de beaucoup d’arrière-effets de lisier ou de fumier, l’impasse peut être envisagée en azote en sortie d’hiver ». La décision de ne pas fertiliser dépendra de mesures de biomasse en fin janvier 2023 : si la fourniture du sol est suffisante et que la biomasse des colzas atteint 4 kg/m2 en début d’année prochaine, la fertilisation serait inutile.

La vision satellite, un bon investissement

Les pesées de colza en entrée et sortie d’hiver sont un excellent moyen de piloter au plus juste la fertilisation. Cependant, Cécile Goupille conseille plutôt de se baser sur les données recueillies par drone ou par satellite. « Avec un coût d’environ 8 €/ha et au prix actuel des engrais, c’est un bon investissement. On peut se retrouver début 2023 avec des bonnes surprises sur les besoins en azote des cultures, revus à la baisse ». Pour être efficace, ce pilotage de la fertilisation par voies aériennes (drone ou satellite) se fait sur des parcelles correctement désherbées.

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