L’équipe herbivores des Chambres d’agriculture de Bretagne a développé un tableau permettant de savoir, à partir de mesures barymétriques, à quel moment les génisses croisées peuvent être mises à la reproduction pour viser un âge au premier vêlage optimum. En croisement trois voies, pas simple de savoir quand les génisses sont prêtes pour la reproduction : un même lot peut rassembler des animaux F1, G2 ou G3 et des types morphologiques et gabarits variables. « Il ne faut pas raisonner en se basant sur l’âge. Mais plutôt s’assurer, par la pesée ou la mesure du tour de poitrine, que les jeunes ont atteint une croissance suffisante pour être inséminées », explique Guylaine Trou, de la Chambre d’agriculture de Bretagne. « Mais sur le terrain, peu d’éleveurs pèsent. » Proscrire le pilotage à l’œil des croissances Pour développer un outil utilisable sur le terrain, les techniciens de Trévarez (29) réalisent donc, depuis 2019, des mesures barymétriques afin de produire des références de développement des animaux croisés. Rappelons que sur la station, le troupeau en système herbager bio est engagé en croisement trois voies (Holstein, Normande, Jersiaise) depuis 2015. « En croisement, avoir des repères est indispensable. Le pilotage à l’œil des croissances n’est déjà pas très fiable en race pure… », précise la spécialiste. Au départ des travaux, la chargée d’études a visé « la moyenne des objectifs de poids à l’IA de la race de chacun des parents » comme repère de mise à la reproduction des génisses F1 (croisée de 1re génération). « Pour les générations suivantes, nous avons continué à appliquer cette approche. » Par exemple, pour un animal croisé de 2e génération, l’objectif de poids était la moyenne entre celui de la F1 et celui de la race du taureau… « Cette manière de procéder semble fonctionner sur la durée », précise Guylaine Trou. Outil remis aux éleveurs…
Comment suivre la croissance des croisées ?