La coopérative BioBreizh a invité le président du Département et des élus pour aborder les sujets du moment : temps doux peu propice à la consommation de certains légumes et difficultés pour rentrer dans le marché de la restauration scolaire.
« 97 % de la marchandise de la coopérative s’écoule en circuit long, à l’échelle nationale », introduit Catherine Pierzo, directrice de Biobreizh, lors de la visite de Maël de Calan, président du Conseil départemental. « De 40 producteurs, nous sommes passés à 80 adhérents, soit une soixantaine de fermes. Biobreizh écoule 16 500 t de marchandises », énumère Marc Cabioch, président de la coopérative, qui couvre aujourd’hui 100 ha. L’équipe dirigeante a souhaité aborder les sujets d’actualité et faire un point de présentation de l’organisation aux élus du territoire, sur la ferme d’Ewen Kervellec, producteur de légumes de Roscoff. « Nous avons élargi notre gamme, pour pouvoir proposer des produits toute l’année », explique-t-il. Ainsi, pommes de terre, échalotes, oignons, patates douces, courges et autres tomates ou poivrons sont cultivés sur les terres de la ferme familiale. Depuis 1996, la production est biologique.
La douceur s’invite au planning
Les températures douces de septembre ont fait rapidement croître les cultures. « Habituellement, nous avons un pic de production de légumes d’hiver que l’on arrive à écouler en début d’automne. Cela n’a pas été le cas cette année, le temps chaud n’était pas propice à la consommation de chou-fleur, de potimarron ou de poireau », insiste Ewen Michel, administrateur et légumier à Mespaul. Selon Catherine
Pierzo, « la demande a un peu baissé en bio, mais l’offre a explosé, par opportunisme. Il y aura sans doute une stabilisation. Nous devons mieux communiquer sur le bio, il y a tellement de labels… »
Nourrir les collégiens
Le Finistère compte 40 000 collégiens, qui consomment chacun 200 repas par an dans leur établissement. En retirant les externes, « ce sont 6 millions de repas qui sont servis chaque année dans le département », chiffre Maël de Calan. Il rappelle, qu’ « en comptant les matières premières et les salaires des équipes de cuisine… un repas coûte 8,30 € à produire. Le prix maximum facturé aux familles est de 3,30 € : chaque repas est donc subventionné par le Conseil départemental à hauteur de 5 €/repas ».
Les représentants de Biobreizh lorgnent ce marché des scolaires, « mais il y a peut-être trop d’intermédiaires », fait remarquer Yoann Morin, administrateur. La plateforme de mise en relation des collectivités et des producteurs Agrilocal « est un échec ». Le président du Conseil départemental estime qu’en 2023 « il faudra creuser d’autres pistes pour mieux travailler ensemble, réparer la plateforme Agrilocal ».