L’Empire du milieu a fêté le nouvel an chinois sous le signe du cochon en 2019. Mais l’année du renouveau du porc en Chine semble bien être 2022. Après avoir dû abattre des millions d’animaux à cause de la peste porcine, le pays de la Grande muraille déploie désormais son élevage dans le gigantisme. Une méga-porcherie de 26 étages d’une capacité de 650 000 porcs vient d’être mise en service près de Wuhan, au centre du pays. Il s’agit de la plus grande porcherie au monde. Et ce n’est pas fini. Un deuxième « hôtel de porcs », comme le nomment les Chinois, est déjà construit sur ce complexe de 40 ha qui comptera à terme 5 bâtiments identiques. Une fois le projet finalisé, ce site hébergera 3 millions de porcs. Tant qu’à faire les choses en grand ! Ce projet titanesque dans le secteur de l’élevage entre en totale résonance avec le dernier congrès du Parti communiste chinois. Pendant une semaine, Xi Jining n’a eu de cesse de rappeler la nécessité pour le pays de garantir sa « sécurité nationale ». Car la Chine serait en danger selon le dirigeant chinois reconduit pour cinq ans. Et quand il y a danger, il faut se protéger « des tentatives d’endiguement » qui viennent de l’extérieur. La déclinaison de ce programme politique souverainiste passe entre autres par le contrôle de la production agricole, pièce maîtresse de la consolidation de l’autonomie alimentaire, facteur de paix sociale et d’indépendance stratégique de Pékin. Ce nouvel axe politique sur la sécurité nationale augure en tout cas un resserrement sévère pour les années à venir de l’accès marché chinois pour de nombreux produits agroalimentaires. « Ce marché est quasi inaccessible aujourd’hui », déploraient déjà des industriels bretons, il y a quelques semaines….
Hôtel de porcs