L’agriculture fait partie de la liste des métiers dits en tension. En Bretagne, cette situation se mesure concrètement par des centaines d’offres d’emploi de salarié agricole qui ne sont pas pourvues faute de candidats. Une situation qui conduit certains agriculteurs à franchir la ligne jaune en employant des personnes en situation irrégulière. Ou plus radical, ils réduisent leur production faute de bras. Parce que les travailleurs de l’Union européenne – Polonais et surtout Roumains et Bulgares aujourd’hui – ne suffisent plus pour couvrir les besoins en main-d’œuvre locaux, le gouvernement français a proposé début novembre la création d’un « titre de séjour des métiers en tension ». L’idée est de faciliter la régularisation des travailleurs sans papiers dans les secteurs en mal de main-d’œuvre. Mais ce projet suscite des crispations. Plus tôt confrontée à une pénurie de main-d’œuvre en raison de sa faible natalité l’Allemagne a revu en profondeur sa politique migratoire. Notamment en offrant des perspectives de régularisation aux personnes qui sont bien intégrées, entre autres par le travail. De son côté, le gouvernement espagnol a approuvé cet été une réforme du règlement de la loi d’immigration afin d’intégrer des milliers d’étrangers dans le marché du travail. La France elle, semble tétanisée à l’idée d’ouvrir un peu ses frontières pour résoudre son problème de main-d’œuvre. Un peu comme la Grande-Bretagne qui, après le Brexit, se glorifiait d’un durcissement des règles en matière d’immigration. Jusqu’à menacer son agriculture et sa sécurité alimentaire : rappelons qu’en 2021 des cultures avaient pourri dans les champs britanniques et que des porcs avaient dû être abattus faute de travailleurs. Avec un indicateur de fécondité de seulement 1,79 enfant par femme vs 1,57 en Allemagne, la Bretagne n’aura pas d’autre choix que l’accueil d’immigrés….
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