En limitant les importations et en surtaxant ce qui excède ce quota, le Canada protège sa filière avicole. Les éleveurs maintiennent leurs marges car toutes les 9 semaines, le prix du poulet est ajusté sur les coûts de production. Le laboratoire pharmaceutique MSD Santé Animale a invité, fin septembre en France, Derek Detzler, un éleveur de volailles de chair canadien, pour partager son expérience de 18 années d’élevage du poulet sans utilisation d’antibiotique ni d’anticoccidien. « Je possède 4 poulaillers spécialisés en poulet sur 2 sites différents pour une surface d’élevage total de 10 000 m2. C’est un élevage familial qui a grandi progressivement et qui date de la génération de mes grands-parents. » Au Canada les éleveurs ne sont pas intégrés. Le gouvernement supervise les volumes de la filière pour s’adapter au marché. Chaque éleveur doit acheter une licence lorsqu’il démarre son activité, c’est une sorte de droit à produire. Il existe des aides à l’installation pour encourager le renouvellement et aider les jeunes éleveurs à acheter ces licences. Environ 80 % de la consommation de volailles est produite au Canada soit 750 000 millions de poulets chaque année. « Au-delà de l’accord d’importation sur la consommation totale du pays, le gouvernement taxe fortement la volaille venant de l’étranger pour que les importations aient un prix plus élevé que la production locale. L’objectif est de maintenir la viabilité des exploitations familiales », explique Derek Detzler. Une bonne répartition de la valeur ajoutée « Nous planifions 4 à 6 mois à l’avance les besoins en poulet avec les abattoirs et les supermarchés. Cela permet de mettre en adéquation l’offre et la demande pour ne pas déstabiliser le marché. » Chaque éleveur est libre de choisir ses fournisseurs : couvoir, fabricant d’aliment, abattoir. Il peut en changer dès qu’il le souhaite selon les accords qu’il a négociés avec son fournisseur. L’aviculteur…
Le Canada protège ses aviculteurs