Le temps partagé, une solution pour l’entreprise et le salarié

Les groupements d’employeurs du Morbihan font partie des principaux employeurs de main-d’œuvre sur le territoire, avec près de 500 salariés.

Ils partagent leur temps entre plusieurs entreprises, depuis parfois une vingtaine d’années, et s’épanouissent dans leur travail. Embauchés en CDI par les groupements d’employeurs Venetis, Actiss et, dans le milieu agricole, par Sérémor et Solutis Emploi, ils bénéficient de la sécurité de l’emploi. Les entreprises adhérentes bénéficient, elles, d’une main-d’œuvre qualifiée correspondant exactement à leurs besoins.

Formations complémentaires, au besoin

Au sud du Morbihan, Venetis emploie 160 salariés pour 320 adhérents. « Nous recevons 3 000 curriculum vitæ par an », indique Christine Ropers, vice-présidente du groupement. « 50 salariés sont embauchés chaque année, ce qui fait que nous sommes toujours en recrutement. Nos missions sont essentiellement dans le tertiaire, nos salariés sont des femmes à 90 %, elles travaillent dans les secteurs des relations humaines, du marketing ou de la santé. Elles ont déjà une expérience et sont autonomes. Si elles doivent acquérir une nouvelle compétence, nous les formons ». Actiss, basé à Pontivy et Loudéac, emploie 97 salariés dans le multisectoriel. « Un tiers des personnes quittent leur CDI en entreprise pour travailler à temps partagé chez nous », indique Alexandra Glais, directrice. « Ils apprécient la diversité et la flexi-sécurité. Les entreprises adhérentes n’ont pas forcément les moyens de financer un poste à plein temps et se tournent vers nous ». Ces groupements recrutent beaucoup de salariés qui viennent de départements extérieurs à la Bretagne. « La région attire. Sur nos dix derniers embauchés, 7 ne sont pas Bretons », poursuit la directrice d’Actiss. Le 13 octobre dernier, ces groupements d’employeurs ont profité d’une journée de communication nationale pour mettre en avant la plus-value du temps partagé.

Sérémor et Solutis Emploi, incontournables en Morbihan

L’évolution de l’activité de ces groupements d’employeurs agricoles ne laisse aucun doute sur l’intérêt du temps partagé. « La charge de travail dans les exploitations augmente sans augmentation du nombre d’associés et sans capacité d’embaucher à plein temps », indique Pierre-Yves Le Bozec, président. « Nous fournissons 16 000 jours par an à un réseau de 1 500 exploitations. Près d’un quart de nos salariés ont plus de 10 ans d’ancienneté. Nous avons un parcours de formation (avec Pôle emploi et la Région) en fonction des profils que nous recrutons. 90 % des salariés formés restent chez nous ou dans des fermes du secteur, ce qui est très satisfaisant ». Les groupements emploient 30 % de femmes. En 2021, la moitié des personnes embauchées étaient des femmes.