La brouette électrique et le noueur à manche sont deux outils qui facilitent la vie de Charlotte Tisserand et de Victor Bouvard, maraîchers dans le Finistère. Ils se sont fait accompagner et conseiller par la MSA pour gagner en ergonomie et en confort de travail.
La ferme de Charlotte Tisserand et Victor Bouvard produit des légumes sur 1 ha (dont une partie sous abri), mais aussi des œufs et des céréales, quelques hectares de prairies servent à récolter du foin destiné aupaillage des cultures.
L’activité demande de nombreuses manipulations, des ports de charge lourde, des travaux en hauteur. Les maraîchers ne possèdent pas de tracteur, une brouette classique serait limitée par le volume transporté et par le poids chargé. C’est pourquoi ils se sont équipés de 2 brouettes électriques en configuration maraîchage, avec un châssis et un plateau adapté. « Nous avons chacun la nôtre. Elles sont faciles à manipuler, ce qui est appréciable car l’espace est faible au bout de nos planches permanentes ». Une petite adaptation est nécessaire à la prise en main, mais l’engin reste « facile à utiliser ». La Zoette, nom de cette brouette électrique à 3 roues, possède 8 heures d’autonomie. « Nous n’atteignons jamais la charge utile maximale, c’est seulement la hauteur qui limite le chargement ». L’appareil électrique est capable de déplacer une charge de 120 kg, de nombreuses options sont disponibles. « On peut l’utiliser comme une brouette classique, sur une seule roue pour tourner facilement sur place ».
Un nœud en 1 tour de main
Autre petit équipement qui a résolu la pénibilité d’une tâche répétitive, le noueur à manche. Sous les tunnels, les supports de culture sont situés à 2,5 m de hauteur. Pour tuteurer les plants de tomates ou de haricots, l’outil « demande une petite prise en main pour bien positionner la ficelle, mais ensuite c’est révolutionnaire : la ficelle est nouée en un tour de main », fait remarquer Charlotte Tisserand.
Développé par la société Terrateck, ce noueur nommé Twiner vient par un basculement mécanique nouer la ficelle (sisal, en polypropylène ou autre) sur le fil de tuteurage. Gros avantage de ce système, il n’y a pas d’échelle, de chariot ou d’escabeau à suivre l’opérateur lors de la mise en place, tout se
réalise à partir de la terre ferme.
Analyser et accompagner
Pauline Lecorguillé, conseillère prévention des risques professionnels à la MSA, accompagne les agriculteurs afin d’observer et analyser leurs situations de travail. « Je regarde la circulation des flux, les outils utilisés, les travaux en hauteur ». Les critères de confort ergonomiques sont scrupuleusement décortiqués, comme le fait de ne pas avoir les bras au-dessus de la ligne du cœur, ou encore de préférer s’accroupir plutôt que de se plier en deux et ainsi sur-solliciter son dos. Chez Victor Bouvard et Charlotte Tisserand, les fils de palissage étaient auparavant installés en utilisant un escabeau. « Sur un support de sol en terre, ce n’est pas stable, il y a un fort risque de chute. Avec le noueur à manche, les risques ont été supprimés ». Quand des points sont à améliorer sur une exploitation, la conseillère privilégie le dialogue, en établissant un lien de confiance. « Nous nous renseignons auprès de salons professionnels comme le Sival pour être au fait des dernières nouveautés ».
Les conseillers de la MSA se basent sur les 9 grands principes généraux de prévention, qui consistent entre autres à évaluer le risque, à l’éviter, à le combattre à la source ou encore à privilégier ce qui est le moins dangereux pour l’utilisateur.