Le pH est un paramètre clé bien connu des agriculteurs. En revanche, le potentiel d’oxydo-réduction est quant à lui très peu étudié, malgré son intérêt agronomique avéré. Quand on parle de fertilité des sols, on pense rapidement aux paramètres physico-chimiques et biologiques. Cependant, une autre variable agronomique pourrait rentrer en jeu dans les prochaines années. Il s’agit de la fertilité électrique d’un sol, autrement dit son potentiel d’oxydo-réduction, ou potentiel redox. Noté Eh, il s’exprime en mV. Quel est l’impact du redox sur les plantes ? À l’heure actuelle, la recherche sur le redox en agriculture est au stade embryonnaire. Contrairement au pH, c’est un indicateur difficile à mesurer. Néanmoins, les études montrent qu’il a un effet sur la croissance de la plante, sa nutrition ou encore sur sa résistance aux maladies. Par exemple, des travaux de thèse ont montré qu’un tournesol cultivé dans un sol avec un redox optimal (autour de 400 mV) aura une meilleure production de biomasse. De plus, si une parcelle a un potentiel redox trop fluctuant, la plante cherchera à le modifier en exsudant des substances organiques. Ce mécanisme, très énergivore, peut lui faire perdre jusqu’à 30 % du produit de sa photosynthèse. Ainsi, en régulant le redox, le carbone fixé par la photosynthèse sera presque entièrement dédié à la croissance de la culture. Un bon redox limitera également le développement de certains champignons, virus et bactéries. Cependant, il est important de noter que la régulation du redox d’un sol doit également prendre en compte son pH. En effet, les deux indicateurs sont liés d’un point de vue chimique et sont en réalité indissociables. Quel est le niveau d’oxydation de mon sol ? En France, les sols agricoles sont moyennement à fortement oxydés. Les deux principaux paramètres influençant le redox sont l’eau et l’aération du sol. Un sol aéré…
Prendre en compte la fertilité électrique d’un sol