Sascha en janvier… tomates en décembre !

 - Illustration Sascha en janvier… tomates en décembre !
Sascha Happé en visite chez sa cliente, Sylvie Muniglia. La serre bioclimatique qu’il fabrique dans son atelier à Peillac peut être livrée en kit ou installée par ses soins. D’une longueur maximale de 36 m, il faut compter 600 € HT du mètre linéaire en kit.
Faire pousser ses fruits et légumes toute l’année (ou presque) dans une serre non chauffée, oui, c’est possible. Depuis 2020, Sascha Happé fabrique et installe chez les particuliers comme les professionnels des serres semi-enterrées et isolées captant à la fois l’énergie du soleil et celle du sol. Reportage à Peillac.

« J’ai récolté mes dernières tomates en décembre et mes premiers petits pois en février, raconte Sylvie Muniglia. En plus, j’ai découvert que la tomate était une plante vivace, qu’on pouvait garder un pied d’une année sur l’autre ! » Dans la première serre bioclimatique que Sascha Happé a construite et installée en Bretagne (voir photo), Sylvie Muniglia explique comment et pourquoi elle s’est décidée à lui en commander une : « Il y a deux ans, on m’a offert une serre pour mon anniversaire, mais elle n’a pas résisté à un coup de vent, l’alu a vrillé. Sascha m’a fait visiter la sienne. Certains choisissent de se faire construire une piscine… Moi j’ai préféré une serre semi-enterrée. C’est Sascha qui a géré l’essentiel du chantier, mais on a pu discuter des aménagements au fur et à mesure qu’il l’installait : est-ce que je voulais une descente douce ou un escalier ? Fallait-il l’équiper d’un système d’arrosage ? ».
« Je travaille sur-mesure et m’adapte à la demande du client, complète Sascha Happé. La serre peut lui être livrée en kit. Il dispose alors de vidéos pour l’aider au montage, mais je peux aussi réaliser l’installation dans son intégralité ». Après avoir testé lui-même le concept en montant une serre dans son propre jardin, Sascha a racheté les locaux d’une ancienne scierie du village pour y stocker des matériaux et créer son atelier.

Inertie thermique

« La serre se compose d’une structure métallique galvanisée que je fabrique. Elle est habillée de panneaux en polycarbonate (transparents) et de panneaux d’isolation en polyuréthane pour limiter la déperdition de chaleur à la mi-saison et en hiver.
Elle ne consomme que l’énergie d’un ventilateur qui brasse l’air pour réguler la température et l’humidité. Dans un pays où il fait très froid l’hiver, il faut y ajouter un puits canadien : un tuyau d’air descend en profondeur dans le sol et récupère l’énergie géothermique. Mais en France ce n’est pas nécessaire, j’ai simplement ajouté un système de récupération de chaleur. C’est un tuyau noir fixé à la couverture de polycarbonate qui plonge ensuite sous la serre. L’air, réchauffé par le soleil, est poussé vers le sous-sol grâce au ventilateur.
Par ailleurs, on creuse une tranchée centrale qui descend entre 1,20 m et 1,50 m. Le fond de la serre est ainsi parfaitement isolé par la terre qui l’entoure et la température au sol reste stable (en moyenne 10°). Le concept repose donc sur l’inertie thermique de l’ensemble maintenu hors-gel toute l’année. La température interne y évolue de façon très progressive, sans variations brutales ».

C’est dans son atelier de Peillac que Sascha Happé soude et cintre
la structure métallique de la serre et qu’il stocke ses matériaux.

Se tenir prêt…

Résultat : outre la possibilité d’étendre sa période de récoltes de février à décembre, tout ou presque peut se cultiver dans la serre. On peut y récolter fruits et légumes bien sûr, mais aussi fleurs, champignons ou plantes exotiques (agrumes, gingembre, curcuma, vanille…). « Cette année, mes raisins étaient mûrs à la mi-juin ! », sourit Sascha.
Le concept intéresse-t-il pour autant les professionnels ? « Jusqu’à présent, j’ai installé des serres chez des particuliers, mais plusieurs porteurs de projet en maraîchage attendent l’accord d’aides à l’installation avant de me confirmer leur commande ».
Sascha, lui, se tient prêt : il vient d’aménager de vastes bureaux dans son atelier. Sa femme Constance l’y a rejoint pour s’occuper de la communication et de l’administratif. « Pour répondre à une grosse commande, poursuit-il, je peux réunir une équipe et faire appel à des prestataires. Et si la demande venait à augmenter, j’automatiserai la production, c’est mon métier d’origine ».
En attendant, ses premiers clients jouent parfaitement les ambassadeurs : « On s’y sent bien, insiste Sylvie Muniglia, parfois on organise un pot ou on y boit une tisane… Mon fils y a même passé la nuit ! ».

Pierre-Yves Jouyaux

Une serre pour prendre racine ! 

« Je suis Hollandais, mais j’ai grandi à l’étranger, notamment au Katar ». Avant de s’installer en Bretagne avec sa femme Constance et ses deux filles, Sascha travaillait à Singapour : « J’étais cadre supérieur chez un fabricant de machines d’emballages. Une vie de fou ! ». Diplômé en ingénierie mécanique et en commerce, il a décidé de se poser à Peillac et d’y prendre racine : « Ce que je n’ai pu faire pendant mon enfance ». Le projet de vie de la famille Happé à Peillac ? Être le plus autonome possible. C’est en cherchant une serre utilisable à l’année que Sascha a découvert sur Internet la serre bioclimatique baptisée « Greenhouse in the snow » par Russ Finch, son concepteur. « Je suis parti chez lui au Nebraska et suis resté une semaine pour échanger, étudier sa technique. Puis, je lui ai acheté la licence pour pouvoir produire et commercialiser la serre en Europe ». Mais au-delà de cette belle aventure familiale et entrepreneuriale, Sascha et Constance souhaitent aussi apporter leur modeste contribution à un vaste chantier : celui de la transition énergétique.

Pour en savoir +
Sascha Happé /  Greenhouse in the snow – Europe / Peillac – 07 67 27 41 04

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