Pour diminuer le chargement animal, réduire le taux de renouvellement et limiter la charge de travail, les associés ne conservent plus que 35 génisses par an, pour 130 vêlages au total. « Désormais, chez nous, les génisses qui vêlent ne poussent plus les vaches dehors », se réjouissent Céline Le Laurent et Jean-Jacques Le Ru, installés à Ploëzal (22). Pour la première fois, en 2021, le taux de renouvellement de leur troupeau d’environ 130 vaches est passé en dessous de 30 %. Auparavant, les associés élevaient jusqu’à 55 nouvelles petites génisses par an. Cela permettait « de faire du tri », mais avec du recul, « nous avions tendance à garder les très bonnes et les très mauvaises et à vendre les moyennes » pour un troupeau qui manquait un peu d’homogénéité, pointe l’éleveuse. « Et puis, en les vendant pour l’Espagne, nous ne nous y retrouvions pas économiquement. » Le déclic a sans doute été un été sec où l’élevage a manqué de nourriture à l’instant T et a dû brader « quelques fins de gestation qui mangent déjà presque autant que des vaches… » Sans oublier « l’angoisse permanente » de la gestion du chargement animal et de l’azote sur une SAU de 110 ha comptant 30 ha en bassin versant contentieux. En 2020, il était temps de prendre une décision : « Moins de vaches ou moins de génisses ? » Génotyper pour choisir les génisses à inséminer Les Costarmoricains ont tranché et « calculé » un objectif clair : garder seulement 35 génisses laitières par an. « Ce n’était pas une stratégie facile à adopter pour moi qui suis passionnée de génétique », concède Céline Le Laurent qui a travaillé 10 ans à Prim’Holstein France avant de s’installer en 2015. « Et puis une fois déterminé notre besoin en génisses, qui insémine-t-on en race pure…
Une conduite plus sereine avec moins de génisses