Lors de la session de la Chambre d’agriculture, l’agro-économiste Marine Raffray a analysé l’impact sur l’agriculture d’un contexte mondial tendu. C’est une transition express à laquelle l’Union Européenne a dû se plier avec la fermeture progressive des vannes de gaz russe. « L’Europe est passée de 40 % de gaz d’origine russe importé à 9 % », rappelle Marine Raffray, agro-économiste à la Chambre d’agriculture de France qui intervenait, lundi 28 novembre, lors de la session de la Chambre d’agriculture des Côtes d’Armor. Selon la spécialiste, les stocks de gaz actuels des différents États-membres sont bons, mais l’évolution de ces stocks « va dépendre de la modulation de la consommation de l’industrie et des ménages ainsi que de la météo de l’hiver ». L’Europe a choisi comme alternative de se tourner vers du gaz naturel liquéfié (GNL), en provenance d’Australie, du Qatar ou des États-Unis. « Le problème est que ces fournisseurs ont déjà des clients et n’ont actuellement que des contrats court terme coûteux à proposer. Des prix absolument fous sont ainsi proposés à certains industriels actuellement. Des investisseurs pourraient être tentés de quitter l’Europe à cause de ces coûts pour aller produire ailleurs. » Une industrie en manque de gaz ? L’industrie européenne est très demandeuse en gaz. « Si l’industrie allemande, très exposée puisque 50 % de son gaz venaient de Russie, vacille, ce sera une forte réaction en chaîne dans toute l’UE », prévient la spécialiste. Cet ébranlement touche déjà les productions végétales, avec des prix des fertilisants qui atteignent des sommets. « Quelle sera la disponibilité pour la prochaine campagne ? La Russie était notre 1er fournisseur de pierre à phosphate et le 2e en ammoniac. La production d’engrais en Europe est en nette baisse, ce qui veut dire qu’il faudra davantage d’importations. Mais les commandes vont se faire au prix fort sans visibilité sur le prix de vente des…
Alerte rouge sur la croissance