Pour éviter une pénurie d’engrais et garantir des prix abordables, le Copa-Cogeca appelle la Commission européenne à revoir sa copie suite à la publication de sa stratégie sur les engrais. Il l’invite à soumettre des mesures plus ambitieuses, en renforçant l’utilisation d’« engrais verts ».
Au regard de la flambée des prix des engrais dans le contexte de la guerre en Ukraine, « les propositions soumises par la Commission européenne dans sa stratégie sur les engrais ne sont pas suffisantes », a alerté Tim Cullinan, vice-président du Copa, en marge d’une visite d’exploitation à Wavre (Belgique) organisée le 28 novembre par les organisations et coopératives agricoles de l’UE (Copa-Cogeca) afin de sensibiliser la presse aux problèmes rencontrés par les exploitants. Il a appelé à « accélérer le pas pour soumettre des mesures concrètes à court terme afin d’aider les agriculteurs à surmonter cette crise ».
Renforcer l’économie circulaire
Une des premières mesures, estime le Copa-Cogeca, serait de « présenter dans le cadre de la Directive nitrates une proposition de dérogation temporaire à la limite maximale de 170 kg/ha d’azote provenant du fumier (engrais ‘Renure’) au niveau de l’UE, couvrant toutes les cultures. Cela permettrait aux agriculteurs de renforcer l’économie circulaire sur leurs exploitations et de réduire à la fois leur dépendance aux engrais minéraux et leurs coûts d’intrants ». Avant d’inviter également Bruxelles « à formuler des propositions pour faciliter le transfert du fumier des régions excédentaires vers les régions déficitaires. Par exemple, l’UE doit offrir un accès amélioré et moins restrictif aux matières utilisées pour la production d’engrais organiques, notamment le lisier et le fumier de porc. »
Concernant l’utilisation du lisier en tant qu’alternative aux engrais minéraux, plusieurs eurodéputés ont appelé le 29 novembre, lors d’une réunion de la commission de l’Agriculture (Comagri), à instaurer une meilleure répartition du cheptel en Europe afin d’éviter des coûts de transport importants. L’objectif serait d’épandre le lisier localement et ainsi améliorer la fertilité des terres, expliquent-ils. Sur ces questions, Bruxelles présentera au premier trimestre 2023 un plan d’action sur la gestion intégrée des nutriments (azote et phosphore) qui pourrait prévoir des flexibilités de court terme dans le cadre de la Directive nitrates.