GRAND JOUR RÉUSSI AU GAEC DES GRANDS PRÉS !

 - Illustration GRAND JOUR RÉUSSI AU GAEC DES GRANDS PRÉS !
De gauche à droite : Gwenola Santier, Élisabeth Hervé, Gildas Aignel, Guy Hervé, Laurent Le Bail, Joseph Sauvé. Les trois créateurs du Gaec des Grands Prés sont désormais en retraite et les six acteurs de cette transmission réussie habitent tous le même hameau de la Brousse à Plessala.
Le 1er janvier 2020, en prélude à leur départ définitif, les trois associés du Gaec des Grands Prés à Plessala sont devenus salariés de leur propre structure, passant le relais à trois jeunes agriculteurs.

« Si je pouvais signer pour la même chose dans trente ans, je le ferai les yeux fermés », affirme Laurent Le Bail. Transmettre dans de bonnes conditions et faire perdurer ce que l’on a construit plutôt que voir disparaître le travail de toute une carrière : l’ambition est largement partagée dans le monde agricole. Mais au-delà de ces bonnes intentions, c’est bien à un parcours pensé et anticipé qu’il convient de se préparer. Après vingt-sept ans d’efforts pour développer une gamme de produits laitiers fermiers, Joseph Sauvé, Guy et Élisabeth Hervé ont laissé à Gildas Aignel, Gwenola Santier et Laurent Le Bail les manettes de leur exploitation. Récit d’un passage de relais réussi.

Histoire de recrutements

On le devine, ce 1er janvier 2020 aura marqué l’aboutissement d’une longue réflexion menée par les créateurs du Gaec. C’est en 1986 que Guy et Joseph s’associent puis, quelques années plus tard, se lancent dans la transformation laitière, bientôt rejoints par Élisabeth, la femme de Guy, qui prend la direction du labo. Dès-lors, Guy s’occupe prioritairement du commercial et Joseph de l’élevage. La transmission s’esquisse à la fin des années 2000. Élu maire de Plessala, Joseph doit se mettre à mi-temps. « C’est pour compléter son temps partiel, se souvient Guy, qu’on a recruté Gildas Aignel, salarié sur l’élevage ». « Guy lâchait progressivement le troupeau, Joseph n’était là que le matin, complète Gildas. Et moi, je voulais devenir éleveur… ».

[caption id= »attachment_74126″ align= »aligncenter » width= »720″] Laurent Le Bail, dernier associé a avoir intégré le Gaec, est responsable du poste commercial. Gwenola Santier s’occupe du laboratoire, Gildas Aignel de l’élevage.[/caption]

Et il devient le 4e associé : « En fait, c’est une chance que la transformation se soit développée et que Joseph se retrouve à mi-temps, analyse-t-il, parce que cela a obligé le Gaec à recruter, un salarié étant potentiellement un futur associé. Sans cela, ils auraient peut-être attendu le dernier moment pour aborder la question… ».
En 2011, une jeune salariée quitte l’atelier de transformation, Gwenola Santier la remplace et s’investit sur le poste. « Disons que quand on a proposé à Gwenola de s’installer, la transmission était sur les rails, estime Joseph. On s’est retrouvé avec deux jeunes associés : un en transformation, l’autre sur l’élevage : deux piliers sur trois. Restait à trouver quelqu’un pour la commercialisation, recrutement clé en vue de la transmission, mais aussi stratégique pour le développement de l’entreprise ». « En restant à deux, il nous aurait fallu s’occuper du commercial, ajoute Gwenola, difficile alors de se concentrer son propre atelier. Bien sûr, on peut toujours recruter un salarié cadre, mais cela ne vaut pas un associé en termes d’engagement et de stabilité ».
Cet associé, ce sera Laurent Le Bail. Conseiller en marchés agricoles, Laurent suit déjà le Gaec. Issu d’une formation agricole, il s’est toujours dit : « Jusqu’à 40 ans, si un projet d’installation se présente, j’y vais, mais pas tout seul ! ». Gildas lui parle alors de leur recherche d’un nouvel associé, Laurent est intéressé : « Cela cochait toutes les conditions que je m’étais fixées : localisation, lait, système autonome avec de l’aval… Et puis j’aimais cette idée d’un responsable par atelier. J’ai dit ‘‘oui’’ début 2019 et on a posé la date du 1er janvier pour la bascule ».

Satisfaction et larmes…

« J’ai commencé par un Contrat de pré-installation (CPI) parce qu’il y avait une grosse inconnue : l’entente avec mes futurs associés. Ce contrat était financé par Pôle emploi avec un statut de stagiaire. Le CPI m’a permis de tester la solidité des relations, la compatibilité de nos caractères ». « C’est une vraie satisfaction pour nous de voir que cela continue comme avant, conclut Joseph. Voir la transformation s’arrêter nous aurait fait mal, même si les premiers jours n’ont pas été très faciles à vivre : passer de dirigeant à salarié… Le 31 décembre quand j’ai quitté mon bureau, j’ai pleuré, c’est humain ! ».

STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT

Aujourd’hui le Gaec des Grands Prés, c’est 3 associés, 5 salariés, 65 ha de pâtures, 35 hectares de cultures, 85 vaches laitières, 600 000 L produits dont 350 000 L valorisés. Une pratique sans OGM et une certification Haute valeur environnemental (HVE). En trois ans, Gwenola, Gildas et Laurent ont eu le temps de se connaître et de définir ensemble une vraie stratégie de développement : « Sur la partie élevage, nous allons renforcer le système fourrager pour pouvoir nous adapter au mieux au manque d’herbe en été. En transformation, nous venons de renouveler notre packaging pour les yaourts en adoptant un assembleur en carton recyclable. Nous proposons également une gamme de yaourts évolutive, nos parfums changent en fonction de la saisonnalité des fruits. Enfin, à plus long terme, nous avons acté l’agrandissement et la modernisation de la fromagerie avec pour objectif principal d’améliorer les conditions de travail. On espère pouvoir inaugurer ces locaux rénovés courant 2024 ».

Pierre-Yves Jouyaux

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