C’est le retour du Breizh Vet’ Tour. En décembre, les vétérinaires des GTV Bretagne organisent leurs rendez-vous départementaux de formation des éleveurs autour de la reproduction.
Le 9e Breizh Vet’ Tour met la reproduction des bovins au centre des débats. « Elle est l’essence même de l’élevage, allaitant ou laitier. Composante déterminante de la performance technico-économique, elle aurait une incidence sur environ 10 % du revenu brut d’une exploitation agricole laitière », rapporte le costarmoricain Tanguy Rault, parmi les organisateurs. « Par quels moyens améliorer la reproduction sur ma ferme ? », interroge le praticien. Lors de présentations interactives ludiques et techniques, en s’attaquant à ce sujet à tiroirs, les vétérinaires proposent de tout remettre à plat : « De la physiologie bovine à la gestion des maladies infectieuses, en passant par l’alimentation, le logement, la gestion du déficit énergétique ou des boiteries, les causes d’anœstrus et leurs traitements, l’impact du stress thermique… »
S’équiper pour mieux détecter les chaleurs ?
Entre les apports théoriques (fonctionnement ovarien, traitements hormonaux, rôle des oligoéléments), les vétérinaires promettent du concret. Tous constatent par exemple que l’expression des chaleurs est de plus en plus discrète et de plus en plus courte alors que les éleveurs consacrent de moins en moins de temps à la détection. Dr Virginie Guez et Sophie Roanne font donc le point sur les stratégies possibles pour compenser cette dégradation de l’observation visuelle. « Le taureau de ferme est le meilleur détecteur de chaleurs. Mais sa manipulation est dangereuse et attention au risque de transmission de maladies infectieuses à l’introduction d’un animal dans le cheptel. » Concernant les systèmes type Estrotect ou Kamar, « peu cher et faciles d’utilisation », elles les jugent « assez peu performants » : le chevauchement peut être absent (boiteries, sol glissant, fortes températures…) ou le marquage effacé en cas de frottement sur la brosse… Les détecteurs d’activité (coût : 2 000 à 4 000 € + 100 à 120 € pour les colliers ou podomètres) sont intéressants « quand le taux de détection des chaleurs est inférieur à 50 % » dans l’élevage. Mais attention, certains modèles ne remontent l’information que 2 fois par jour au moment de la traite, « ils ne permettent donc pas de s’affranchir d’une surveillance dans la journée pour ne pas inséminer une vache trop tard », précisent-elles. Avant de préciser que bien sûr ces outils ne sont efficaces que sur les vaches qui expriment bel et bien des chaleurs. « Mais cela est une autre question que nous aborderons en détail au Breizh Vet’ Tour. »